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Les révolutions arabes et la désoccidentalisation du monde
Par Kader A. Abderrahim | Professeur associé California Unive...
Article mis en ligne le 13 juin 2011
dernière modification le 10 juin 2011

Les journées fatidiques qui ont vu en Tunisie, la chute d’un dictateur protégé et soutenu par l’Occident, marquent une nouvelle étape dans les relations entre le Nord et le Sud.

Européens et Américains ont construit leurs alliances avec des régimes arabes qui, les uns après les autres sont menacés ou en voie de disparition.

De cette nouvelle donne on peut d’ores et déjà tirer deux enseignements :

Les bouleversements en cours marque la fin de l’hégémonie américaine dans la région, née de la crie de Suez en 1956.
Ensuite elle nous rappelle, pour ceux qui doutaient encore, que l’histoire continue et qu’il n’y a pas de déterminisme culturel.

Ces mobilisations auraient pu sonner comme un hommage, au Vieux Continent, à ses valeurs, à ses principes. Le peuple mobilisé, le peuple rassemblé, le peuple libéré, un petit air de 1789…

La France, refuse l’obstacle, elle n’a joué aucun rôle positif, elle n’est plus au centre du jeu. L’histoire retiendra que c’est à Tunis que s’est brisé le fil d’Ariane qui relie, depuis les conquêtes coloniales, le Maghreb à l’Europe. Toutefois il convient de souligner, que ces révolutions ne se font ni avec l’Occident, ni contre lui, signe d’un recul de son influence et de son déclin face à l’émergence de la puissance chinoise.

Au Maghreb comme au Moyen orient, en Afrique, comme en Asie du sud. Américains et Européens doivent composer avec une Chine conquérante (...)

Ce sont trois grands pôles géopolitiques qui émergent : Etats-Unis, Union Européenne et Chine. La Russie vaste pays en voie de dépeuplement, vit dans le souvenir de la puissance soviétique, sans avoir pu, depuis la dislocation de l’URSS, définir un projet viable.

La géopolitique du XXIè siècle ressemble au 1984 de George Orwell , si ce n’est que le découpage (Océania, Eurasia et Eastasia) est ici remplacé par un découpage Amérique, Europe et Chine.(...)

Les trois puissances s’affronteront pour étendre leur influence. In fine dans ce vaste mouvement de redistribution géopolitique, c’es la Chine que l’histoire replace au milieu d’un nouveau jeu planétaire.

Les Tunisiens ont ouvert une brèche, ils ont montré une voie, elle n’est pas exclusive. L’Occident a mal interprété les aspirations populaires arabes. Une antienne marxiste assure que « la pratique est l’unique critère de vérification de la vérité ». Les nouvelles relations internationales qui se dessinent, ne peuvent déroger à ce principe.(...) Wikio