
La loi de programmation militaire vient d’être entérinée par les membres de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, écartant les engagements de le France en matière de désarmement nucléaire. Des milliards sont dépensés pour la bombe atomique, alors que l’on en aurait tant besoin pour d’autres usages.
Sur les 190 milliards d’euros budgétisés par la LPM (Loi de programmation militaire 2014-2019), 23 seront consacrés à la mise en œuvre et au renouvellement des forces nucléaires sous-marines et aériennes, permettant entre autre de :
– « poursuivre les travaux de rénovation à mi-vie du missile ASMP-A et les études technologiques de son successeur ». Opérationnel depuis 2009, n’est-il pas surprenant d’engager déjà de tels travaux et de prévoir son remplacement pour 2030 ?
– « continuer des travaux de conception du sous-marin nucléaire lanceur d’engins de troisième génération ». Alors que le quatrième SNLE-NG, Le Terrible, a été réceptionné en 2010 et que le coût global de ce programme fut 58 % plus cher que prévu, n’est-il pas surprenant de valider ce programme de renouvellement sans aucun débat national ? Les Britanniques débattent sur ce sujet depuis dix ans, nos parlementaires seraient-ils moins aptes à le faire ?
Car la réalité est bien là, les sénateurs ont manqué à leur fonction en écartant toute réflexion sur les coûts et l’utilité de cette force nucléaire, au moment où la communauté internationale pousse pour la mise en œuvre d’un Traité d’interdiction des armes nucléaires invoquant les conséquences humanitaires catastrophiques de celles-ci.
Plus grave encore, ces sénateurs ont validé les orientations du Livre Blanc en matière de dissuasion nucléaire. Or, il n’y a pas eu de discussion sur ce sujet (...)