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Les soldats russes pleurent et se mutinent à la radio, et le monde entier peut écouter
Article mis en ligne le 2 mars 2022

C’est sans doute l’une des plus grandes surprises de la guerre entamée par la Russie en Ukraine : malgré des mois de préparation, la superpuissance de l’est est entrée dans le conflit avec un degré d’impréparation qui étonne même les plus pessimistes des analystes militaires occidentaux.

Loin du Blizkrieg sans coup férir dont Vladimir Poutine et ses généraux rêvaient sans doute, la guerre s’enlise, l’Ukraine résiste, les colonnes s’étirent et la logistique défaille.

Partout, les images ahurissantes de matériels détruits ou abandonnés, en panne d’essence voire manquant de nourriture, celles de simples civils bloquant le passage de blindés russes de leurs corps font de l’armée russe la sidérante risée du monde.

L’un des signes les plus étonnants de ces flottements techniques peut même être entendu, en direct et sans aucun filtre, par tout un chacun : une partie des forces russes est si mal équipée qu’elle doit s’en remettre aux transmissions radio HF et aux talkies-walkies pour communiquer.

Le plus fou ? Une partie de ces échanges, qui peuvent parfois révéler de cruciales informations tactiques sur ceux qui les émettent ou ceux qui les reçoivent, peuvent être écoutés partout dans le monde par quiconque dispose d’une connexion Internet.

En clair et sans décodeur (...)

Comme le note le Telegraph, qui a écouté plusieurs heures de ces communications entre militaires russes, ce sont des troupes perdues, dans le doute quant aux ordres donnés, notamment ceux de bombardement de zones peuplées de populations civiles, stressées par le manque de soutien logistique –voire parfois désobéissantes– que l’on entend.

« Ce que nous avons découvert est que les soldats russes sont en plein désarroi », explique au quotidien britannique Samuel Cardillo, fondateur de ShadowBreak. « Ils n’ont aucune idée de ce qu’ils sont en train de faire, ni comment communiquer comme il faut entre eux. »

« C’est comme de se brancher sur la fréquence de la police aux États-Unis. Les russes communiquent en analogique. Donc quand ils demandent du soutien aérien, ou n’importe quel type de soutien, on entend les hélicoptères ou les jets », commente encore Samuel Cardillo, qui note à quel point ce manque de chiffrage rend les communications vulnérables aux écoutes (ou aux brouillages) des forces ukrainiennes ou de celles de l’Otan, à proximité. (...)

Selon des sources citées par le Telegraph, le moral est si bas pour ces troupes jeunes, peu préparées, qui ne savaient pas réellement ce qu’elles s’apprêtaient à faire ou à qui l’on avait expliqué qu’ils seraient accueillis en héros que beaucoup font tout simplement défection.