
Les produits végétaux ne pourront plus utiliser les dénominations traditionnelles du secteur de la viande. Présentée comme une mesure de transparence, l’interdiction répond surtout aux demandes du lobby de la viande.
Les professionnels de la viande l’attendaient avec impatience. Ça y est. Ils ont gagné l’exclusivité de termes comme « steak », « lardons » ou « saucisse ». Pour les fabricants d’alternatives végétales à la viande, la nouvelle réglementation laisse augurer des complications pour faire le design et vendre leurs produits. À partir du 1er octobre, seront interdites toutes les dénominations relevant de « la terminologie spécifique de la boucherie, de la charcuterie » ou encore celles des denrées « d’origine animale représentative des usages commerciaux ». Finis les steaks, nuggets, aiguillettes... à base de soja ou de protéines de pois.
La décision de leur interdire l’emploi des termes de l’univers de la viande remonte à juin 2020, dans le cadre de la loi sur la transparence de l’information sur les produits alimentaires. Mais le décret nécessaire à son application vient seulement d’être publié. Le lobby de la viande dénonçait régulièrement ce qu’il estime être un risque de tromperie des consommateurs. Loin d’être dissimulée, la nature végétale de ces produits est pourtant clairement mise en avant sur les emballages. (...)
Le projet de décret français a également suscité la réprobation de la Commission européenne. Dans un document transmis début janvier au gouvernement français, Bruxelles s’inquiétait que l’interdiction de ces termes puisse « rendre plus difficile la commercialisation des denrées alimentaires à base de protéines végétales ».
La France est la seule à avoir fait ce choix en Europe (...)