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Euractiv
Les stocks agricoles s’apprêtent à redevenir d’actualité
Article mis en ligne le 17 juin 2020

La farine s’est retrouvée en rupture de stocks en France, premier pays céréalier européen.

L’UE se prépare à modifier sa politique de stockage agricole alors que la crise sanitaire a fait ressortir les faiblesses de ses réserves.

L’Europe, combien de silos ? La crise sanitaire a fait ressortir une fragilité de l’UE par rapport aux autres grands ensembles : les silos sont vides, ou peu remplis. Tout à la tâche d’embrasser l’économie mondialisée et de conquérir de nouveaux marchés pour ses agriculteurs, la Politique Agricole Commune, qui accapare près de 40 % des ressources annuelles de l’UE, ne s’est guère préoccupée de stocks alimentaires. Et alors que l’approvisionnement alimentaire subit des tensions, la question de la souveraineté alimentaire redevient cruciale.

Or l’UE a un niveau de stocks de céréales extrêmement faible, soit 12 % de la consommation annuelle, ou un mois et demi. Tous les autres grands pays sont plus prudents : la Russie (18%), l’Inde (23%), les Etats-Unis (25%). Mais c’est encore la Chine, le plus grand pays en nombre d’habitants, qui accapare tous les stocks, soit 75% de sa consommation.

43 jours de consommation de céréales contre 90 jours de pétrole

« L’UE juge que les approvisionnements peuvent se faire sur le marché. Or on a justement vu des pays comme le Kazakhstan ou la Géorgie ou même la Roumanie fermer leur marché à l’export : en cas de crise il n’y a plus de marché qui tienne », constate Frédéric Courleux, à la tête des études du think-tank Stratégies et agriculture. Le spécialiste s’étonne que l’UE organise des stocks de pétrole et de gaz de 90 jours de consommation dans chaque pays, et ne se pose pas plus la question alimentaire, pourtant plus cruciale pour le bien-être, voire la survie de sa population. (...)

Le grand retour des stocks ?

Dans sa stratégie « de la ferme à la fourchette », la Commission a toutefois pris en compte la récente crise. L’exécutif européen y précise notamment que la « réserve agricole de crise sera repensée pour que son potentiel puisse être utilisé en amont ». L’exécutif propose aussi un nouveau mécanisme, baptisé « réponse à la crise alimentaire », qui serait coordonné par ses soins et impliquerait les États membres. Les montants qui pourraient être consacrés à ces nouveaux outils ne sont toutefois pas encore définis.

Dans tous les cas, il semble que l’intervention publique ne puisse que revenir sur le devant de la scène, comme l’avance le think-tank Agriculture et Stratégie dans sa proposition sur le Green deal et la PAC. (...)