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Le Monde
Les tests osseux pour déterminer l’âge des jeunes migrants devant le Conseil constitutionnel
Article mis en ligne le 14 mars 2019

Les associations dénoncent le manque de fiabilité des tests. Une question prioritaire de constitutionnalité concernant le cas d’un jeune Guinéen était examinée mardi. Décision attendue Le Conseil constitutionnel s’est penché, mardi 12 mars, sur les tests osseux auxquels sont soumis les mineurs isolés étrangers, dans le cadre de l’évaluation de leur âge. Il s’agissait de la première audience de la haute juridiction à laquelle participaient trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel, l’ex-maire de Bordeaux, Alain Juppé, et les ex-sénateurs Jacques Mézard et François Pillet.le 21 mars.

La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soumise au Conseil constitutionnel a été déposée par un jeune Guinéen, Adama S., qui avait assuré avoir 15 ans lors de son arrivée en France en 2016. Un test osseux lui avait donné entre 20 et 30 ans. La QPC est en outre soutenue par des associations, telles que le Gisti, Médecins du monde, le Secours catholique ou la Ligue des droits de l’homme, qui considèrent que ces examens sont contraires à l’impératif de protection de l’intérêt supérieur de l’enfant et souhaitent les faire interdire. (...)

Les tests de maturité osseuse, réalisés à la demande d’un magistrat, sont le plus souvent pratiqués grâce à une radiographie de la main et du poignet gauche des jeunes migrants. Ils sont critiqués depuis plusieurs années pour leur manque de fiabilité scientifique, notamment au sein de la communauté médicale et par des institutions, telles que l’Académie française de médecine, le Défenseur des droits, le Haut Conseil de la santé publique ou encore le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies. Certains pays, comme le Royaume-Uni, ont d’ailleurs proscrit le recours à de tels examens.

« Confiance aveugle »
La maturité osseuse peut en effet varier selon le sexe ou encore l’état nutritionnel. « Les tests comportent une marge d’erreur qui peut aller de deux à trois ans », a rappelé devant le Conseil constitutionnel Isabelle Zribi, avocate du requérant. Et alors qu’ils ne permettent de retenir que des « probabilités », ils ont valeur d’« expertise judiciaire » et influent de façon prépondérante sur la décision du juge, plus encore que l’évaluation des documents d’identité ou le récit du jeune et son évaluation sociale. Me Brigitte Jeannot, conseil de l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers, a déclaré :

« Alors que le doute doit profiter à l’intéressé, une confiance aveugle est faite à ces testsLes tests de maturité osseuse, réalisés à la demande d’un magistrat, sont le plus souvent pratiqués grâce à une radiographie de la main et du poignet gauche des jeunes migrants. Ils sont critiqués depuis plusieurs années pour leur manque de fiabilité scientifique, notamment au sein de la communauté médicale et par des institutions, telles que l’Académie française de médecine, le Défenseur des droits, le Haut Conseil de la santé publique ou encore le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies. Certains pays, comme le Royaume-Uni, ont d’ailleurs proscrit le recours à de tels examens. (...)