
En septembre, les 90000 habitants de l’agglomération libournaise pourront monter gratuitement dans les Calibus. Alors que ceux-ci ne circulaient jusqu’à présent que dans Libourne, ils desserviront désormais les 45 communes de l’agglo, parmi lesquelles Coutras ou Izon.
La Cali a signé ce vendredi la délégation de service public avec l’entreprise Transdev (filiale de la Caisse des dépôts), déjà aux commandes des bus de Libourne. Aux quatre lignes existantes qui seront prolongées vers les communes limitrophes, comme Saint-Denis-de-Pile, s’ajouteront 5 nouvelles lignes non urbaines.
Les lignes au sud de l’agglo (DR)
Tous ces bus seront gratuits, à l’instar de ceux circulant aujourd’hui dans la ville centre, et leur fréquence sera renforcée (25 à 30 minutes d’attente entre deux passages au lieu de 45min actuellement). Une façon de répondre aux Gilets jaunes, explique Philippe Buisson, maire de Libourne et président de la Cali (...)
Le coût de ce « vrai choix politique », selon Philippe Buisson, sera de 600000 euros, le budget de Calibus passant de 3,9 à 4,5 millions d’euros par an. L’extension du réseau permettra toutefois d’augmenter les recettes côté versement transport des entreprises :
« Ce n’est pas neutre dans les finances de la Cali, mais cela s’absorbe. Et c’est une réponse indispensable à la capacité à vivre en milieu rural. »
Le Libournais peut en outre s’appuyer sur l’expérience positive de sa ville centre. En moins de 10 ans, le nombre d’usagers des bus a doublé, pour atteindre les 700000 voyages par an. Et la part de la population libournaise qui les emprunte est passé de 5% à 80%, se félicite le maire.
« Je prétends que la gratuité est un bon modèle pour les villes moyennes et périurbaines, je ne donne pas de leçons sur le débat qui agite les métropoles, précise Philippe Buisson. Ce que je vois à Bordeaux, c’est que les trams sont pleins alors qu’ils ne sont pas gratuits. Dans nos villes moyennes, les bus circulent souvent à vide, et ce que l’on perd avec la gratuité, c’est seulement les (faibles) recettes de la billetterie. » (...)
Avec cette extension du domaine de la gratuité, le Libournais devient l’une des principales agglomérations de France, avec Dunkerque et Niort, à dispenser ses habitants du paiement des transports. Philippe Buisson en escompte d’autres effets positifs, en particulier en termes écologiques, même si l’ampleur du report modal est pour l’heure difficile à prévoir :
« On va permettre à certains Libournais de ne plus prendre leur voiture pour aller travailler ou rejoindre une offre sportive ou culturelle. Nous allons ainsi offrir la possibilité de tester les transports en commun, qui ne sont pas une évidence en France hors des métropoles. Quand on vit à Chamadelle, dans le nord libournais, on n’a pas cette culture, il va donc nous falloir travailler sur du marketing pédagogique pour l’inculquer. »
Fromage et desserte
La Cali compte aussi pour cela sur une offre renforcée : pour pouvoir desservir tous les hameaux, elle met également en place cinq lignes de transport à la demande. Ces bus seront accessibles aux titulaires d’un abonnement (10 euros par mois ou 70 euros à l’année), à condition de commander le bus jusqu’à 17h30 la veille. (...)
Autre nouveauté significative : la ligne entre Coutras et Libourne (la 8) roulera au bioéthanol, conçu par la société Raisinor à partir de marc de raisins RAISINOR .
Les Calibus, qui prennent le relai des cars TransGirondes, suite à la prise de la compétence transports par la Cali, seront en outre reliés aux gares SNCF du territoire.