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Les vélos ont pris l’Etoile, mais la Vélorution attendra
Article mis en ligne le 24 septembre 2013

Pas de ceinture de sécurité, encore moins d’airbag, mais le cœur bien accroché. Lorsqu’à 18h30 précises, dimanche 22 septembre, les premiers militants de la vélorution s’insèrent à bicyclette sur le grand carrefour automobile de la place de l’Etoile, il ne faut pas avoir froid aux yeux ni la tête trop dans le guidon. Pour un deux-roues non motorisé, le rapport de force est pour le moins déséquilibré parmi la danse frénétique des voitures.

Pourtant, en quelques minutes seulement, la trentaine de cyclistes parvient à s’imposer dans le trafic. Formant un groupe compact qui élargit peu à peu son espace sur la route pavée, le peloton ralentit rapidement la circulation. La ronde des cyclistes peut alors commencer : pendant vingt minutes, les vélos vont faire le tour de l’Arc de Triomphe, comme dans un manège grandeur nature. La trentaine devient vite une cinquantaine, puis une centaine, et vers 18h50, ce sont près de 150 cyclistes qui se positionnent en haut des Champs-Elysées, pour descendre vers la place de la Concorde.

Alignés sur tout le long de la voie, bloquant les véhicules derrière eux, ils ont descendu tranquillement la grande avenue, sous le regard intrigué des touristes japonais et au son rythmé de : « Une seule solution, c’est la vélorution », scandé par les participants.

La Vélorution ? C’est la promotion du vélo comme moyen de transport et plus seulement comme un sport ou un loisir. Être vélorutionnaire, c’est dénoncer les privilèges des transports motorisés, critiquer l’aménagement urbain excessivement favorable aux voitures et lutter contre les pollutions et les particules fines dues à leur omniprésence. L’association éponyme, Vélorution, porte depuis plusieurs années ce combat de « libération de l’emprise de la bagnole ».

Elle a monté, en partenariat avec l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette, la Maison interassociative du Vélo à paris, en septembre 2011. Elle y organise des ateliers coopératifs de mécanique permettent à chacun d’apprendre à réparer son vélo. Et elle organise chaque premier samedi du mois un grand rassemblement de cyclistes qui font ainsi entendre leur revendication lors d’une grande virée à deux-roues dans la capitale. C’est le concept de « masse critique ». (...)

Ce n’est pas toujours du goût des automobilistes, mais ce dimanche, l’ambiance était bonne. Certains excités du volant lancent certes quelques noms d’oiseaux à travers la vitre, mais la majorité des voitures prend patience et semble accepter cet autre rapport au temps de transport. La maréchaussée elle-même donne l’exemple en se montrant particulièrement tolérante. Pourtant la manifestation n’était pas déclarée auprès de la Préfecture. La Vélorution, un acte de désobéissance civile ?

Pas du tout, selon Camille Carnoz : « Il n’y a pas de désobéissance, car nous respectons le Code de la route. Au contraire, nous cherchons à démontrer toute notre légitimité à circuler sur cet espace public. Notre action est légale : nous avons le même droit que les voitures à constituer le trafic routier en ville ».

Pour faire passer ce message, les organisateurs avaient misé sur le symbole (...)