
Quels types de violence les filles subissent-elles dans le cadre scolaire au Sénégal ? Quelles sont les conséquences de ces violences sur le maintien des filles à l’école ? Comment lutter contre ce phénomène ? Rédigée par Mme Birné Brigitte Ndour (Ministère de l’Enseignement du Sénégal) et commandée par la DEMSG, l’USAID et le PAEM en coordination avec le ministère de l’éducation sénégalais, la présente étude est intitulée « les violences faites aux filles en milieu scolaire ». Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre d’une stratégie d’intégration du genre dans l’enseignement moyen et secondaire général.
(...) La question du maintien des filles à l’école rencontre de nombreux obstacles relevant de causes multiples et de plusieurs ordres : social, culturel, matériel et psychologique…
La face visible de ces obstacles se manifeste à travers des attitudes et des comportements de nature à compromettre l’épanouissement des filles dans le milieu scolaire et leurs performances dans les activités d’apprentissage. (...)
L’analyse des données collectées nous a permis d’aboutir aux conclusions suivantes :
les filles sont victimes de toutes les formes de violences qui se manifestent dans l’espace scolaire et son extension ;
ces violences multiformes sont verbales, physiques, sexuelles et autres.
les auteurs des VFMS se retrouvent à l’école et dans tous les milieux de vie et de fréquentation des filles. Cependant l’identification des auteurs a pour objectif non de susciter la culpabilité mais plutôt la responsabilité des acteurs ;
les causes des VFMS ont une origine endogène au système éducatif mais aussi des causes exogènes ;
les conséquences des VFMS, du fait de leur diversité des formes et des degrés de gravité, invitent à l’implication des autorités et acteurs du secteur mais aussi d’autres compétences des domaines de la santé, la sécurité, la justice etc.
Les différents constats permettent d’envisager des mécanismes de remédiation et de soutien aux victimes, de recenser des recommandations sous forme de décisions à prendre et de propositions d’actions pour endiguer le mal et relever le défi de l’équité de genre et de l’égalité des chances entre les garçons et les filles dans l’espace scolaire.
Les décisions à prendre et les actions à mener sont à la fois d’ordre institutionnel et politique, administratif, pédagogique et environnemental. »