
Le Grenelle de l’environnement, avec ses « trames verte et bleue », a remis sous les feux de l’actualité les zones humides, espaces de transition entre les milieux terrestre et aquatique, qui jouent un rôle primordial en matière de conservatipn de la biodiversité et d’auto-épuration du milieu aquatique. Des zones représentant de 2 à 3 millions d’hectares en France, malheureusement mises à mal depuis quinze ans, sous l’effet conjoint de l’agriculture productiviste et de politiques d’aménagement du territoire qui n’ont en rien entravé la véritable explosion du péri-urbain. La France a ainsi perdu l’équivalent de la surface d’un département ces dix dernières années. Compte tenu de l’importance cruciale de l’enjeu, la consultation des documents officiels consacrés à la question permet de mesurer les paradoxes d’une politique qui affirme bien haut son intérêt pour les zones humides, tout en ménageant les logiques économiques qui les menacent directement.