
La Société civile des auteurs multimédia (Scam) a décidé de prendre à partie le président de la République, lui réclamant d’agir alors que la situation en Turquie dégénère. Dans un courrier, reproduit ici dans son intégralité, la Scam tente de faire respecter la liberté d’expression des créateurs.
(...) Monsieur le Président de la République.
Depuis le coup d’État avorté du 15 juillet dernier et de la déclaration de l’état d’urgence la Turquie s’éloigne de plus en plus des valeurs démocratiques On a parlé de dérive autoritaire en évoquant la répression en Turquie. Désormais il conviendrait de parler de dérives conduisant au fascisme.
L’état de droit n’existe plus. C’est le règne absolu de l’arbitraire. La liberté d’expression et la laïcité sont plus que menacées. L’arrestation d’opposants, notamment d’écrivains comme Asli Erdogan. Necmiye Alpay. Ahmet Altan. Mehmet Altan, de journalistes (plus de 140) mais aussi de députés du parti kurde le HOP est inadmissible.
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La mainmise du gouvernement sur les médias a condamné au silence les voix dissidentes. On entend désormais une seule voix : celle du gouvernement qui ne respecte aucun droit fondamental. La descente de la police au journal Cumhunyet. L’arrestation de son rédacteur en chef et de ses chroniqueurs constituent une grave atteinte à la démocratie. Et l’Europe assiste à l’agonie de la démocratie turque.
Il faut que des voix s’élèvent, autres que celles de la société civile. Que des voix politiques s’expriment comme l’a fait Angela Merkel. La Scam, qui rassemble 38.000 auteurs, réalisateurs, écrivains, journalistes, photographes, dessinateurs dont elle gère les droits et dont elle défend aussi la liberté de création et d’expression, attend de l’État français qu’il défende les droits démocratiques en Turquie.
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Les auteurs ne sauraient souffrir que les droits fondamentaux de la démocratie soient passés sous silence par la patrie des Droits de l’Homme et vous demandent solennellement de prendre position. (...)