
Les relations diplomatiques s’affranchissent parfois douloureusement des questions morales : David Cameron, Premier ministre britannique, rencontrera son homologue turc Ahmet Davutoğlu la semaine prochaine. Des écrivains se sont joints à l’English PEN, organisme défenseur de la liberté d’expression, pour exhorter le résident de Downing Street à aborder la « crise » actuelle en Turquie, où les opposants au régime en place sont menacés et incarcérés du seul fait de leur opinion.
Les organisations PEN d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse cosignent une lettre ouverte à David Cameron, avec les dédicaces de 25 écrivains en renfort : « En tant qu’écrivains, journalistes et membres du PEN au Royaume-Uni, nous vous écrivons pour exprimer nos graves préoccupations au sujet de la répression sans précédent contre la liberté d’expression en Turquie. Nous vous demandons d’aborder cette question avec le Premier ministre Ahmet Davutoğlu lors de sa visite à Londres la semaine prochaine, en tant que sujet crucial », commence la missive.
Depuis près de six mois, désormais, faire état de son opposition au régime turc est de plus en plus délicat : l’affrontement entre les rebelles kurdes, partisans de l’indépendance, et les nationalistes et partisans d’Erdogan semble clairement avoir viré à la chasse aux sorcières. Et la majorité obtenue par le parti du président turc aux dernières élections législatives, en novembre 2015, n’a fait que renforcer le sentiment d’insécurité des opposants.
Le monde de l’édition s’est retrouvé à son tour menacé dans sa liberté d’expression (...)
Les craintes des uns et des autres se sont étendues à la société civile, avec la mise en examen d’un médecin turc accusé d’outrage au président, pour avoir diffusé des caricatures (...)