Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
Libye : MSF met fin à ses activités médicales dans les centres de détention de Tripoli
#migrants #exilés #Libye #MSF #UE
Article mis en ligne le 3 septembre 2023
dernière modification le 2 septembre 2023

(...) L’ONG estime ne plus être en mesure de "prodiguer convenablement des soins" aux migrants enfermés dans ces structures. MSF continue néanmoins sa mission dans les autres centres de détention du pays. InfoMigrants s’est entretenu avec Frederica Franco, chef de mission de MSF Pays-Bas en Libye.

C’est une décision lourde de conséquences pour les migrants enfermés dans les centres de détention de Tripoli.

(...) MSF avait déjà suspendu temporairement sa mission en juin 2021 dans les centres d’Abu Salim et d’Al-Mabani, après une succession d’incidents violents perpétrés contre des exilés dans ces structures, gérées par les autorités libyennes. (...)

Les conditions de vie dans les prisons du pays sont régulièrement dénoncées par les ONG et les instances internationales. Les personnes enfermées y sont victimes de travail forcé, de malnutrition, de viols, de torture ou encore d’extorsion. (...)

Une vidéo diffusée le 21 août par le compte X (ex-Twitter) de Refugees in Libya apporte une nouvelle preuve des violences subies par les exilés en Libye. Elle montre une femme déshabillée gisant au sol dans une prison libyenne. Selon le quotidien britannique The Guardian, ces images ont été tournées début août à Abu Salim. La femme, originaire de Somalie, serait décédée de la tuberculose. De nombreux migrants retenus dans ce centre ont également contracté cette maladie, précise The Guardian.
InfoMigrants : Quand est-ce que la mission de MSF à Tripoli prendra-t-elle fin ?

Frederica Franco : MSF a annoncé la fin de ses activités médicales humanitaires à Tripoli le 24 août dernier. Nos missions dans les centres de détention et en milieu urbain ont cessé depuis cette date.

En revanche, l’appui au programme national de lutte contre la tuberculose, ainsi que nos activités en lien avec les maladies respiratoires à l’hôpital d’Abu-Setta se poursuivent jusqu’à la fin de l’année.
IM : Pour quelles raisons MSF met un terme à ses missions à Tripoli ?

FF : Nous avons pris cette décision après un examen approfondi de nos actions humanitaires à l’échelle mondiale et dans le cadre d’une redéfinition de nos priorités financières.

MSF est confrontée à des problèmes persistants pour l’accès aux centres de détention de Tripoli, mais aussi à des difficultés administratives qui ont affecté le suivi médical des personnes qui y sont détenues. (...)

Une vidéo diffusée le 21 août par le compte X (ex-Twitter) de Refugees in Libya apporte une nouvelle preuve des violences subies par les exilés en Libye. Elle montre une femme déshabillée gisant au sol dans une prison libyenne. Selon le quotidien britannique The Guardian, ces images ont été tournées début août à Abu Salim. La femme, originaire de Somalie, serait décédée de la tuberculose. De nombreux migrants retenus dans ce centre ont également contracté cette maladie, précise The Guardian.
InfoMigrants : Quand est-ce que la mission de MSF à Tripoli prendra-t-elle fin ?

Frederica Franco : MSF a annoncé la fin de ses activités médicales humanitaires à Tripoli le 24 août dernier. Nos missions dans les centres de détention et en milieu urbain ont cessé depuis cette date.

En revanche, l’appui au programme national de lutte contre la tuberculose, ainsi que nos activités en lien avec les maladies respiratoires à l’hôpital d’Abu-Setta se poursuivent jusqu’à la fin de l’année.
IM : Pour quelles raisons MSF met un terme à ses missions à Tripoli ?

FF : Nous avons pris cette décision après un examen approfondi de nos actions humanitaires à l’échelle mondiale et dans le cadre d’une redéfinition de nos priorités financières.

MSF est confrontée à des problèmes persistants pour l’accès aux centres de détention de Tripoli, mais aussi à des difficultés administratives qui ont affecté le suivi médical des personnes qui y sont détenues. (...)

la condition préalable pour mener à bien nos actions est la possibilité d’avoir accès sans entrave aux personnes enfermées. (...)

En tant qu’organisation médicale humanitaire avec des interventions dans plus de 80 pays, nous devons continuellement faire des choix pour savoir où concentrer notre travail, selon les ressources dont nous disposons.

Pour ces raisons, nous mettons donc un terme dans les prisons de Tripoli. Mais nous maintenons notre présence à Misrata et Zouara.
IM : Ne craignez-vous pas que la fin de votre mission à Tripoli complique encore plus le quotidien des migrants ?

FF : Il est vrai que MSF fournit des soins de santé aux personnes détenues dans les centres de détention de Tripoli, et que nous sommes souvent l’une des seules organisations médicales à pouvoir le faire.

Dans le même temps, MSF doit trouver un équilibre entre sa volonté d’aider ces migrants, et sa capacité à prodiguer convenablement des soins. (...)

Nous savons aussi qu’avec cette décision, nous ne pourrons malheureusement plus témoigner des abus et des conditions de vie inhumaines dans les centres de détention de Tripoli.

MSF a dénoncé à de nombreuses reprises le cycle d’abus que subissent les demandeurs d’asile, migrants et réfugiés en Libye. Nous appelons depuis de longues années à la fin du système de retours forcés et de détention arbitraire mis en place par l’Union européenne. Nous continuerons à le faire sur la base de notre travail dans les autres structures du pays.