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Libye : au moins 50 personnes meurent dans un naufrage en Méditerranée
Article mis en ligne le 9 mars 2022

Le 27 février, environ cinquante migrants sont morts après le naufrage de leur embarcation, au large de la ville libyenne de Sabratah, a indiqué l’ONG Alarm Phone. Une douzaine de corps ont déjà été retrouvés sur les plages de la ville.

Nouveau drame en Méditerranée. Le 27 février dernier, un bateau a fait naufrage au large de la ville libyenne de Sabratah, à l’ouest de Tripoli. "Environ 50 personnes avaient pris place à bord de l’embarcation, aucune n’a survécu", a indiqué Alarm Phone sur son compte Twitter. L’ONG affirme également que "plus d’une douzaine de corps se sont échoués sur les côtes libyennes depuis". (...)

Du 1er au 3 mars, le Croissant-Rouge libyen a publié des photos sur les réseaux sociaux montrant ses équipes ramasser des corps dans le sable et les rochers, et les transporter dans de grands sacs en plastique. D’après le compte Twitter Migrant Rescue Watch, proche des garde-côtes libyens, tous ont été emmenés au commissariat de Sabratah pour "effectuer les procédures légales en vigueur". En trois jours, sept corps au total ont été récupérés. (...)

Un réfugié soudanais installé en Libye contacté par InfoMigrants a confirmé avoir vu, quant à lui, six corps sur une plage de Sabratah, le 28 février. Il a posté des photos des cadavres sur son compte Twitter.

Caroline Gluck, du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR), a confirmé que des corps avaient bien été retrouvés à cet endroit. Mais la porte-parole installée en Libye n’a pas pu donner d’informations supplémentaires à InfoMigrants sur ce naufrage. L’Organisation internationale des migrations (OIM) non plus.

Deux femmes et un bébé parmi les cadavres

La Libye est devenue en quelques années une voie privilégiée pour les migrants cherchant à rejoindre l’Europe. C’est depuis ses côtes que des dizaines de milliers d’entre eux prennent la mer, malgré les dangers. Si certains parviennent à gagner l’Italie ou l’île de Malte, beaucoup ne survivent pas à la traversée. (...)

Une autre partie des exilés qui prennent la mer sont interceptés par les garde-côtes libyens, bien malgré eux. Car avec la prise en charge des autorités libyennes commence aussi pour les migrants un véritable calvaire. Jetés dans les geôles du pays, les rescapés y subissent torture, viols, et extorsions.

Pour échapper à ce qu’ils décrivent comme "un véritable enfer sur terre", certains tentent d’échapper à une interception. Avec, parfois, de terribles conséquences. Dans la nuit du 18 au 19 février, un migrant est mort, après avoir été visé par des tirs des garde-côtes libyens. Et en janvier déjà, le navire humanitaire Louise Michel avait été témoin de coups de feu tirés par les Libyens sur un passager qui tentait de leur échapper en sautant à l’eau. Le bateau n’avait pas retrouvé l’homme visé par les tirs.
"Un bateau chancelant"

Certains exilés sont plus chanceux, et sont secourus par les navires humanitaires qui patrouillent dans la zone. (...)