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Loi Travail : « Monsieur Niet » et les Yes Men d’Europe 1
Article mis en ligne le 31 mars 2016

Le 18 février dernier, au lendemain de la présentation au Conseil d’État du projet de loi El Khomri (première mouture), Nicolas Poincaré, entouré des « grandes voix d’Europe 1 » Olivier Duhamel, Emmanuel Duteil (chef du service Économie d’Europe 1), et Serge July recevaient Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière. Un projet salué par le Medef, nombre d’élus Les Républicains (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire…) et soutenu par ceux qui se situent, au PS, à droite des « frondeurs » ne pouvaient que susciter l’enthousiasme des éditocrates. Aussi Jean-Claude Mailly, réticent à partager cette allégresse, a-t-il jeté un froid parmi les « Grandes voix », gagnant un surnom bien mérité, au moins au regard de l’émission, de son déroulé et de son dispositif : « Monsieur Niet ».

« Colère » syndicale

Lors de la première séquence (de 7mn. avant la première coupure publicitaire), Nicolas Poincaré, de façon significative, demande à Jean-Claude Mailly, non un commentaire du texte ou de ses principales dispositions, mais s’il appelle « à une réaction » – en clair : s’il faut d’ores et déjà se préparer à un nouveau « jour de galère » : « Jean-Claude Mailly, vous appelez ce soir à une réaction face au projet Mailly [sic] ? »

Simple question de formulation ? Pas si sûr – d’ailleurs les questions qui suivent précisent les choses :
– « Y’a déjà eu des contacts entre syndicats, pour éventuellement réagir… alors une réaction plus précisément ça veut dire quoi ? »
– « Mais votre sentiment, si c’est vraiment un mauvais projet, ça veut dire quoi, manifester d’abord ? Une journée d’arrêt… ? »

Heureusement, Poincaré est épaulé par le « good cop » de service, Emmanuel Duteil, qui nous amène directement au cœur du débat : « Quel est le point qui vous pose le plus problème, Jean-Claude Mailly ? »

Mais alors que Mailly, du ton très posé qu’il a depuis le début de l’émission, explique que l’application de ce genre de réformes en Grèce, en Espagne, au Portugal a eu pour conséquence « un effondrement du nombre de salariés couverts par des conventions collectives », Nicolas Poincaré ponctue son intervention par un commentaire parfaitement décalé, témoignant d’une appréhension réflexe de la situation : le gouvernement propose, les syndicats enragent et mettent la pagaille (...)