
Pendant que la loi sur la sécurité intérieure était votée, ce mardi, à l’Assemblée nationale, ses opposants se mobilisaient contre ce texte, jugé liberticide. Tour d’horizon des critiques.
La loi prévoit que des sociétés privées puissent visionner, grâce à leurs caméras de surveillance, une partie de l’espace public.
« Loppsi =Diktatür ». L’affiche flotte derrière l’Assemblée nationale, devant plus de 200 manifestants. Les percussions des sans-papiers couvrent les conversations, des voix s’élèvent contre cette seconde Loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieur. Au même moment, à l’intérieur de l’Assemblée, les députés adoptent l’ensemble du projet de loi à 305 voix contre 187. (...)
« Cette loi nous paraît extrêmement dangereuse et très régressive. Elle correspond à un projet de société dont on ne veut pas, portant sur le contrôle et la répression généralisés », assénait, un peu plus tôt en conférence de presse, Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature. Ce dernier s’est associé au Clej (Collectif égalité, liberté, justice), qui appelle au retrait du texte et fédère plus de 70 associations, syndicats et partis politiques. Des organismes divers –du syndicat des avocats à la Quadrature du Net en passant par Jeudi noir- qui reflètent l’hétérogénéité d’un texte « très touffu et complètement illisible », selon le magistrat. (...)
Impossible, finalement, de faire le tour de tous les motifs de mécontentement : l’interdiction de vente à la sauvette, le fichage, l’identification par empreintes génétiques, la vidéosurveillance… Mais derrière cet arsenal, des lignes directrices se dégagent. Le secrétaire du syndicat de la magistrature y décèle une tendance à « contourner le contrôle judiciaire », et à « vouloir détecter le plus en amont possible un comportement potentiellement délinquant ». Une politique qui, selon lui, « nourrit le totalitarisme ».