
Après le séisme du 12 janvier 2010, ce journaliste haïtien a décidé de donner une dimension sociale à son métier, en aidant ceux qui avaient tout perdu
(...)L’engagement de Loramus est né avec ce drame. Journaliste culturel pour Ticket Magazine, une publication éditée par le Nouvelliste, il décide alors de se lancer dans le journalisme humanitaire et social, une spécialisation qu’il avait délaissée après s’être fait tiré dessus au cours d’un reportage, quelques années auparavant, lors d’affrontements à Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays, situé à deux pas de chez lui. (...)
Le journaliste de 43 ans choisit après le séisme d’habiter dans un camp, refusant la proposition de sa mère de se rendre chez elle. "Ma place était auprès des gens, justifie-t-il. Quelqu’un pourrait lire mes papiers et vouloir leur venir en aide." (...)
Ce dimanche, il nous emmène dans un camp situé à cinq minutes de chez lui, composé d’ "abris transitionnels". Une manière pudique de qualifier ces petites maisons colorées en bois et qui risquent d’abriter de manière pérenne les sinistrés du séisme. (...)
Installées autour d’une table en bois qui mange le peu d’espace de la maisonnette, plusieurs grands-mères sont venues parler à Loramus. Passionné, ce dernier demeure intarissable sur son émission, ChiménKwazé ["nos chemins se rencontrent", en français] qu’il anime depuis plusieurs mois pour l’ONG HelpAge. L’idée : faire parler les personnes âgées qui ont notamment besoin d’un petit emploi pour continuer à vivre.
Au micro de Loramus, elles racontent leur quotidien, distillent des conseils sur des plantes médicinales, donnent une voix à l’histoire du pays, balloté depuis son indépendance en 1804 entre la tutelle américaine et des années de dictature.(...) Wikio