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« M. Hollande, je suis trop vieux pour vos emplois jeunes et trop jeune pour les employeurs »
Article mis en ligne le 19 janvier 2014
dernière modification le 17 janvier 2014

Jeune diplômé, j’expérimente depuis septembre dernier la réalité de ces chômeurs trop vieux pour les « emplois jeunes », trop jeunes pour l’emploi. J’ai écouté avec attention les promesses de François Hollande pour la jeunesse, lors de sa conférence de presse sur le « pacte de responsabilité » le 14 janvier.

La politique de l’offre, de la baisse des « charges », les cadeaux aux entreprises, une solution, vraiment ? Quant aux « contrats de génération » et emplois d’avenir, pas de chance, à un an près, j’aurais pu accéder à un emploi précaire...

En sortant de mes études, j’avais bien conscience que la situation sur le « marché du travail » serait compliquée. Malgré les discours sur la sortie de crise et le « redressement », la précarité touche toujours une grande partie des jeunes, et puis le « développement social » n’est pas un domaine forcément très porteur professionnellement. Devant l’asphyxie financière des associations et des collectivités, les motifs d’inquiétudes sont présents. Pourtant, d’après une enquête publiée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, mon université, Lille 3, est classée cinquième université française pour l’insertion professionnelle des diplômés de Master en sciences humaines. (...)

A force de précarisation, notre génération est devenue une génération sacrifiée. Avec deux pieds bien ancré dans la galère, mêmes les plus diplômés sont prêts à accepter le volontariat, les stages sous payés, les services civiques, les emplois les plus précaires... Mais quelle alternative avons nous ? Devant le coût de la vie et le montant des loyers, la rue est très proche. La solidarité familiale redevient l’ultime filet de sécurité. Comment compter sur un RSA – 500 euros pour une personne seule –, presque deux fois inférieur au seuil de pauvreté (977 euros), pour financer un logement, une alimentation décente, des soins, des produits de première nécessité ? Face à des services publics, des systèmes de solidarité, des associations asphyxiés par l’austérité, François Hollande a montré le cap qu’il allait suivre jusqu’à la fin de son quinquennat : celui de la politique de l’offre, de la baisse des « charges », des cadeaux aux entreprises. (...)