12,5 millions d’Allemands vivent sous le seuil de pauvreté. Malgré ce bilan pitoyable, Angela Merkel prétend imposer le « modèle allemand » au monde entier. L’attitude de l’Allemagne correspond à une réalité anthropologique. Emmanuel Todd fait remarquer que le système familial dominant outre-Rhin est le système autoritaire inégalitaire. Voici quelques réalités sur nos voisins d’outre Rhin :
- Succès économique et commercial depuis la Libération : les sociétés autoritaires inégalitaires sont les sociétés les plus efficaces industriellement. Elles reposent sur des entreprises exportatrices qui vendent à l’étranger par manque de débouchés sur le marché domestique (modération salariale qui favorise la compétitivité mais qui limite la demande intérieure). L’ouvrier allemand n’a aucune revendication vis-à-vis de son patron (système autoritaire), il accepte sans broncher sa condition pour permettre de plus gros profits à son entreprise (système inégalitaire). L’ouvrier allemand se satisfait d’un Etat léger (donc d’une fiscalité faible) (système inégalitaire). S’il y a des inégalités sociales c’est la vie, l’Etat n’a pas à y remédier. En fait l’ouvrier allemand se sent fondamentalement inférieur à son patron mais il l’accepte, et il peut se remonter le moral en se sentant supérieur à l’ouvrier méditerranéen.
- Refus des étrangers : Déjà que beaucoup d’Allemand ne supportent pas de voir des étrangers dans leurs rues, ils ne vont donc pas accepter en plus de réaliser des transferts à des pays étrangers pour garantir la cohésion de la zone euro.
- Faible natalité : l’Allemagne est un pays de vieux et de rentiers. Donc d’un point de vue rentier, la monnaie est un outil d’épargne (elle doit donc être forte pour permettre un fort pouvoir d’achat) et non pas un outil pour créer de l’activité économique. L’Allemagne a également besoin d’engranger beaucoup d’argent pour financer les retraites d’une démographie déclinante.
En vérité, le modèle allemand ne fonctionne pas. (...)
si vous gonflez les bénéfices des multinationales en ruinant les travailleurs, avec quoi vont-ils acheter ? A qui ces mêmes multinationales peuvent-elles vendre s’il n’y a plus de pouvoir d’achat ? Les seuls à profiter du modèle allemand, ce sont les actionnaires des multinationales exportatrices : Siemens, Thyssen, Mercedes, BASF… Les 1%.
Malgré cette faillite, Merkel et les multinationales allemandes exercent à présent des chantages odieux pour faire baisser davantage encore le niveau de vie des travailleurs grecs. Pourtant, ceux-ci ont déjà perdu énormément : salaires -37%, retraites -48%, consommation -33%. Et tous les experts un peu réfléchis le disent : cette « thérapie de choc » made in Berlin aggravera la crise économique grecque et diminuera la capacité du pays à s’en sortir.
Tout cela pour, nous dit-on, « aider les Grecs à rembourser leur dette ». Faux, pour au moins quatre raisons (...)
Le véritable but de cette thérapie de choc n’est pas d’aider les Grecs, mais de les mettre à genoux. Avec trois objectifs cachés :
- Privatiser pour voler leurs entreprises publiques, leurs ports, leurs îles touristiques. Pour tenter de résoudre leur crise, les sociétés allemandes font main basse sur des sociétés étrangères.
- Transformer la Grèce en une nouvelle Roumanie : désert économique, et donc réservoir de main d’œuvre quasi-gratuite pour les multinationales européennes.
- Faire un exemple pour effrayer les autres peuples européens qui se révoltent contre cette politique injuste
(...)
La France, par exemple, est le négatif anthropologique de l’Allemagne. Donc si on écoutait davantage les anthropologues, on aurait compris dès le début que l’UE ne peut pas fonctionner car une union économique et politique nécessite un niveau d’harmonisation entre les pays qui heurte forcément les fonds anthropologiques nationaux. Une union de ce type ne peut fonctionner qu’à marche forcée en tordant le bras aux pays récalcitrants (ou bien exploser). (...)