
L’écotourisme permettrait de préserver la nature tout en apportant des avantages économiques aux communautés locales. Ce concept n’a rien de théorique et fonctionne même très bien, comme en témoigne une nouvelle fois l’histoire de la communauté d’Anja, à Madagascar.
La communauté d’Anja, à Madagascar, vient de recevoir une récompense des Nations unies pour avoir réussi à sauver sa forêt et sa faune grâce à l’écotourisme, un exemple des promesses de l’économie verte qui sera à l’ordre du jour du sommet du développement durable à Rio. (...)
Au début des années 1990, la moitié des 13 hectares de la forêt d’Anja avait été coupée illégalement, avec des conséquences dramatiques : baisse des réserves d’eau, assèchement des rizières, ensablement des champs. Les lémuriens s’étaient enfuis et les rares qui restaient, parfois, étaient mangés par les villageois au bord de la famine. (...)
Face au désastre, les habitants créent en 2001 une association, Anja Miray (« Communauté d’Anja »), regroupant six villages. Les Nations unies, avec diverses ONG internationales et malgaches, lui font un don d’environ 30.000 euros, dans le but de responsabiliser la communauté elle-même de l’intérêt économique de protéger son environnement. Onze ans plus tard, l’ONU vient de décerner à Anja Miray le prix Équateur, qui récompense 25 communautés dans le monde pour leur travail sur la protection de la biodiversité et la promotion de l’écotourisme.
Du 20 au 22 juin, des représentants d’Anja partiront recevoir leur prix à Rio de Janeiro, où près de 130 chefs d’État et de gouvernement seront réunis pour la Conférence des Nations unies sur le développement durable, 20 ans après le Sommet de la Terre. (...)
ce succès ne fera école que s’il existe une véritable volonté politique du gouvernement. « Aujourd’hui ces communautés, à travers la déclaration qu’elles vont faire à Rio, vont néanmoins lancer un cri d’alarme, en leur disant "écoutez, nous, nous avons pris l’option de ne pas être dépossédés de notre terroir, mais nous aimerions également que les autorités malgaches puissent vraiment nous aider à rester chez nous et à produire tout en sauvegardant la nature". » (...)