Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
resf
Majeur pour l’ASE : à la rue ! Mineur pour le 115 : à la rue !
Article mis en ligne le 5 novembre 2018
dernière modification le 3 novembre 2018

A l’occasion de la journée internationale des Droits de l’enfant le 20 novembre, le collectif Justice pour les jeunes isolés étrangers (Jujie) lance une campagne de sensibilisation et de mobilisation aux côtés de ceux qu’on appelle Mineurs Isolés Etrangers (Mineurs Non Accompagnés selon la terminologie officielle) : un témoignage chaque jour sur la maltraitance infligée aux Mineurs Isolés Etrangers (MIE).
Le Resf est partenaire de cette action.

Je viens de Guinée Conakry. Je suis arrivé en France le 24 ?décembre 2015. Je vais vous parler de mon parcours en France.

(...)
Je suis arrivé seul, sans famille ni aucune connaissance. Je ne connaissais même pas où aller, où manger, où dormir, rien. Grâce aux
bonnes personnes rencontrées, j’ai su où se trouve un endroit pour
m’aider, une association à Jaurès qui m’a pris en charge pendant deux
semaines. Mais je n’avais pas de papiers [pour prouver ma minorité] et ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas poursuivre la prise en charge. Je
leur ai raconté pourquoi je suis venu en France. Mais comme je n’avais pas de papiers, ils ne me croyaient pas et pensaient que j’étais majeur.
Ils m’ont relâché et je me suis retrouvé à la rue. À ce moment-là, je
ne savais pas qu’on pouvait faire des recours contre leur décision. Je
ne savais pas où aller ni où manger, je ne savais rien. J’ai donc
demandé aux gens dans la rue qui m’ont renseigné car c’est pas facile de vivre à la rue en hiver. Ils m’ont conseillé d’appeler le 115 [chargé
de l’hébergement d’urgence des personnes sans-abri]. Mais au 115, on m’a dit qu’ils n’avaient pas le droit d’héberger les mineurs. Ils m’ont renvoyé vers l’Adjie [Accompagnement et défense des jeunes isolés étrangers, une association qui propose un accompagnement juridique].
Mais je ne connaissais rien, je ne connaissais pas la ville, je ne
savais pas prendre le métro. Je suis resté encore quelques jours à la
rue avant de trouver l’adresse de l’Adjie. Je pensais que j’allais
pouvoir enfin dormir au chaud, mais l’Adjie ne pouvait rien pour moi.
Mais ils m’ont donné de bons conseils comme augmenter mon âge pour pouvoir dormir au 115. J’ai commencé à dormir là-bas, mais les gens du 115 me demandaient ce que je faisais là. Je leur ai répondu que je n’avais pas le choix. (...)