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Ouest-France
Malgré les traces de radioactivité dans la Manche, l’objectif de zéro rejet en mer reporté à 2050
Article mis en ligne le 23 octobre 2021

Réunis au Portugal au début du mois d’octobre 2021, l’Union européenne et les quinze pays de l’Atlantique Nord-Est signataires de la convention Ospar se sont donné un délai supplémentaire dans leur lutte contre la pollution en mer.

Début octobre au Portugal, l’Union européenne et les quinze pays (1) signataires de la convention internationale pour la protection du milieu marin de l’Atlantique Nord-Est (Ospar) ont fait le point sur vingt ans d’actions. Et fixé leur cap pour l’avenir : une nouvelle aire marine protégée de 600 000 km², la réduction des pertes de granulés plastiques par l’industrie et la protection des forêts de varech.

« Mais les ministres présents ont discrètement reporté à 2050 l’engagement pris en 1998 de réduire, à l’horizon 2020, les rejets radioactifs en mer à des niveaux proches de zéro dans l’environnement », dénonce l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro).
« Un report sans justification »

Dans son laboratoire installé près de Caen (Calvados), l’association analyse, depuis plus de vingt-cinq ans, des échantillons prélevés sur le littoral normand. « Cet été, nous avons effectué des prélèvements jusqu’au Danemark. Dans tous les échantillons, nous retrouvons de l’iode 129 et du tritium (des éléments radioactifs)​. Les rejets les plus importants proviennent de l’usine de retraitement de déchets de La Hague  », affirme Mylène Josset, chargée d’études à l’Acro.

« D’après la contribution française à la convention Ospar, l’iode 129 et le carbone 14 représentent 30 % de la dose de radioactivité reçue par les pêcheurs de la pointe de La Hague et de Goury (Manche) (considérés comme les plus exposés, ils constituent un groupe de référence). Or, à Fukushima (Japon) et à Sellafield (Royaume-Uni), des technologies permettent de filtrer ces radioéléments. On pourrait donc faire mieux, ici aussi. Pour nous, il n’y a aucune justification à ce report de trente ans », insiste David Boilley, président de l’Acro. (...)

Reste à espérer qu’en 2050, l’objectif de zéro rejet ne sera pas à nouveau remis en cause.