
Dans un rapport publié en cette fin novembre 2017, Terra Nova (un laboratoire d’idées proche de l’actuel président de la république) nous appelle à diviser par deux notre consommation de viande et de poisson durant les vingt prochaines années. Pour des raisons tant sanitaires qu’environnementales. L’occasion de revenir sur un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, publié il y a quelques années et qui alertait déjà sur le fait que 80 % des engrais sont utilisés pour le bétail. Les quantités d’azote rejetées dans l’environnement ayant doublé en 100 ans, réduire la consommation de viande semble bien devenir un impératif.
(...) e carbone n’est pas le seul élément dont le cycle est affecté par les activités humaines. Les échanges naturels des nutriments comme l’azote ou le phosphore sont largement altérés par les activités humaines. Ils le sont même beaucoup plus que le carbone : en 100 ans, les quantités d’azote rejetés dans l’atmosphère ont doublé. Dans un rapport commandé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les scientifiques de l’International Nitrogen Initiative (INI) fournissent une analyse complète des problèmes causés par l’Homme dans les cycles naturels des nutriments. (...)
Manger moins de viande réduirait les émissions d’oxydes d’azote
D’après le rapport du PNUE, 80 % des composés azotés utilisés comme engrais servent à fertiliser les champs pour le bétail. Les fertilisants utilisés pour l’agriculture directement consommée par l’Homme ne comptent que pour 20 %. Finalement, la consommation de viande est le processus qui engendre le plus d’émissions d’oxydes d’azote. Plus on ajoute d’étapes dans la chaîne alimentaire, plus il y a d’émissions d’éléments nutritifs dans l’atmosphère ; de l’engrais à la plante, de la plante à l’animal et de l’animal à l’Homme. En supprimant l’étape de l’animal vers l’Homme, les émissions seraient considérablement moindres.
Réduire la consommation personnelle de viande fait partie des dix actions clés suggérées dans le rapport. Si une personne qui se nourrit quotidiennement de viande divise par deux sa consommation, elle amoindrira de la même manière son impact sur l’environnement. Les conclusions du rapport sont alarmantes, car les experts montrent qu’avec le développement de l’Inde et de la Chine, la consommation de viande augmente considérablement, car leurs habitants adoptent le régime occidental. D’ici 2050, cette pollution augmenterait de 50 %. (...)
« Il y a déjà une grande différence entre les pays ayant atteint un meilleur rendement d’azote que d’autres (comme le Danemark), où ils prennent des mesures que nous n’avons pas encore appliquées au Royaume-Uni », explique Mark Sutton, principal auteur du rapport. S’il ne s’agit pas nécessairement de devenir végétarien, réduire la consommation de viande semble nécessaire...