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Manif NDDL à Paris : Entre la pression policière et la paranoïa de manifestants
par Fred94 lundi 10 décembre 2012
Article mis en ligne le 10 décembre 2012

Pour la troisième fois, aujourd’hui je me suis rendu à une manifestation contre l’Ayraultport. Il y avait moins de monde qu’en Novembre car beaucoup étaient restés sur la ZAD à l’annonce de l’intervention des forces de l’ordre pour, à nouveau, enlever les campements provisiores.

Nous étions donc quelques centaines de personnes à défiler ce jour depuis le métro Belleville jusqu’au square des innocents à coté de la Porte Lescot de la station Châtelet les Halles. J’avais été frappé de l’encadrement des crs lors de la première manifestation et je me demandais si cela allait être encore le cas ou si le gouvernement avait décidé de faire retomber la pression exercée à l’encontre des manifestations citoyennes.

(...) comme à Lyon lors de la manifestation contre la LGV Lyon-Turin, nous étions en "garde à vue à ciel ouvert". C’est la première fois que je me retrouve dans cette situation ou l’on est considéré comme des criminels potentiels et ou la démonstration de force est encore plus évidente. Je me suis forcé à regarder nos geoliers et j’y ai vu des hommes et non pas des machines ce qui m’a rappellé que nous sommes montés les uns contre les autres par les ploutocrates.

Quant à la manifestation, elle se déroule, elle, normalement avec slogans et tracts afin d’interpeller les badauds sur ces projets intuiles. Et c’est cela qui est complètement en décalage. D’un côté une attitude policière prête à affronter des altermondialistes casseurs et de l’autre coté des citoyens de tous âges manifestant leur désaccord avec la politique actuelle. Du coup, ce décalage se ressent et est commenté par de nombreuses personnes qui voyaient aussi cela pour la première fois. Et ce qui doit arriver dans ces cas là arrive.

Cette pression finit par taper sur les nerfs de certains qui voit, parfois à raison, des flics en civils venus se mêler à la foule pour connaître les opinions, les meneurs et parfois, comme à NDDL, jouer les provocateurs vis à vis de leurs propres collègues. J’en ai un peu rigolé avec un clown qui disait qu’ils en étaient eux aussi mais ce que je ne savais pas à ce moment là, c’est que j’allais être catalogué comme appartenant à la maison poulaga (comme disait ma grand mère). (...)

Le hic, c’est que la peur, la colère et la paronoïa ne font pas bon ménage avec la capacité de reflexion. De fait, à l’arrivée du cortège par la rue Saint Denis (rue pratique pour une manifestation), je me retrouve à nouveau pris à parti par des personnes me regardant en coin. A une remarque qui me vient aux oreilles, je réagis en voulant faire comprendre à la personne qu’elle se trompe et qu’elle ferait mieux de réfléchir avant de parler mais elle n’a pas voulu engager la conversation et a préféré se réfugier auprès d’autres personnes.

Ce n’est pas la première fois que l’on me prend pour un flic lorsque j’ai les cheveux courts de par ma stature et mon air renfrogné mais c’est la première fois que des personnes me regardent de cette manière et n’osent même pas m’aborder pour dialoguer (...)