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Manifestation #NousToutes : qui se cache derrière les « féministes anti-immigration » de Nemesis ?
/ libération check- NEWS
Article mis en ligne le 27 novembre 2019

Une poignée de militantes avec des pancartes visant les personnes étrangères ont été huées lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes. Elles sont proches de plusieurs groupes d’extrême droite.

Au milieu du cortège, cinq femmes arrivent avec des pancartes où on lit notamment « Femmes ≠ frontières violables », « Schiappa les étrangers violeurs sont toujours là » ou encore « Cologne, Rotherham, bientôt Panam ».

Des slogans aux relents xénophobes qui sont accueillis par des huées. Certains manifestants essayent de déchirer les pancartes. « Dehors les fachos », entend-on, alors que la foule finit par scander « Féministes mais pas fachos ». Des bénévoles (reconnaissables au foulard bleu noué autour du bras) calment la situation, et éloignent les militantes aux pancartes.

Vous nous demandez si « des slogans ont été interdits pendant la manif contre les féminicides ? Est-ce du féminisme de droite ? Qui s’en réclame ? » (...)

L’opération a tout du coup de com. Boulevard Voltaire avait d’ailleurs déjà suivi un syndicat étudiant d’extrême droite, La Cocarde, et filmé ses militants être expulsés manu militari du campus de Nanterre. La vidéo de cette opération, comme celle tournée lors de la manifestation contre les féminicides, appartient à la même catégorie sur la chaîne Youtube de Boulevard Voltaire : « Sous les pavés ».

Nemesis, dans une interview à l’Etudiant Libre, se défend : « Nous savions que cela pouvait en faire un [de coup de com’, ndlr] mais ce n’était pas l’objectif. Nous sommes les premières surprises de l’ampleur qu’ont pris les événements. En particulier sur Twitter. »

De manière très opportune, les cinq pancartes de Nemesis sont en tout cas déballées devant la caméra de LCI, qui diffuse en direct les images de la manifestation contre les violences faites aux femmes. L’occasion pour plusieurs militants de La Cocarde de partager, sur Twitter justement, la photo d’un écran de télévision branché sur la chaîne info.

« Tout le monde était le bienvenu »

Le collectif qui revendique « environ une quinzaine de membres » donne sa version des faits qui se sont déroulés lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes : « C’est allé très vite. Nous sommes arrivées dans la manif et environ deux minutes après nous avons commencé à nous faire insulter. Après la fin de la vidéo, nos pancartes ayant été intégralement détruites, nous n’avions plus de matériel, et étant donné la tension palpable, nous avons préféré partir de nous-mêmes. »

« Tout le monde était bienvenu dans la marche, réagit Caroline De Haas auprès de CheckNews. Tant qu’il n’y avait pas de message humiliant, de haine ou d’insulte. » Des conditions que ne remplissaient pas les pancartes de Nemesis visant directement les étrangers, estime la responsable du collectif #NousToutes. Qui se félicite toutefois d’une marche qui s’est déroulée sans incident majeur, réunissant 100 000 personnes selon les organisateurs, et 49 000 selon le cabinet de comptage Occurrence (mandaté par plusieurs médias dont Libération). (...)

Nemesis est un collectif qui se pense « féminin et patriote », d’après son site internet. « Féministes et anti-immigration », complète l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. Sur leur compte Twitter, les militantes se définissent comme d’« irréductibles gauloises » s’opposant pêle-mêle à la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, à la militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo, au média Madmoizelle ou aux Femen. Elles s’enthousiasment aussi de dédicaces obtenues auprès du Youtubeur d’extrême droite Papacito et de l’ancien cadre du Front national Martial Bild. (...)

’origine des militantes et leur proximité avec plusieurs groupes d’extrême droite : royalistes de l’Action française, anti-immigration de Génération identitaire ou encore et surtout étudiants du syndicat La Cocarde. (...)

En nous appuyant sur les images mal floutées de Boulevard Voltaire et des recherches sur les réseaux sociaux (Twitter, Instagram, Facebook), nous avons identifié plusieurs membres des Nemesis. Tout en respectant leur volonté de rester anonyme, nous pouvons établir des proximités avec l’extrême droite pour au moins trois d’entre elles. (...)

Génération identitaire et Action française (...)