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Manifestation du 1er mai : le ras-le-bol social à tous étages
Article mis en ligne le 2 mai 2016

Dans toute la France, divers rassemblements célébraient à leur manière la Fête du Travail. Dans la continuité du mouvement #NuitDebout, qui s’était décliné tout d’abord avec #BiblioDebout, les auteurs ont rapidement suivi le mouvement. #AuteursDebout s’était ainsi lancé, avec un manifeste et des revendications qui touchent tous les secteurs de la création. En ce 1er mai, c’est un grondement émanant de tout le pays, où chaque secteur se sent désormais menacé, qui a finalement regroupé à travers plusieurs manifestations.

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Dans toute la France, divers rassemblements célébraient à leur manière la Fête du Travail. Dans la continuité du mouvement #NuitDebout, qui s’était décliné tout d’abord avec #BiblioDebout, les auteurs ont rapidement suivi le mouvement. #AuteursDebout s’était ainsi lancé, avec un manifeste et des revendications qui touchent tous les secteurs de la création. En ce 1er mai, c’est un grondement émanant de tout le pays, où chaque secteur se sent désormais menacé, qui a finalement regroupé à travers plusieurs manifestations.

« Nous, artistes-auteurs des arts visuels et l’écrit nous sommes photographes, peintres, sculpteurs, graphistes, plasticiens, performeurs, dessinateurs, graffeurs, vidéastes, auteurs de BD, illustrateurs, écrivains, scénaristes, compositeurs, réalisateurs… nos œuvres nourrissent la société, créent du lien social, embellissent vos vies… mais également enrichissent Google, Facebook et autres, permettent aux élus de se faire élire, sont utilisées par les entreprises pour communiquer et se faire de l’argent. Notre travail est fondamental aussi à Nuit Debout, et nous sommes très nombreux à participer au mouvement. »

C’est ainsi que les artistes auteur.e.s amorcaient leurs revendications. Et d’ajouter : « Pourtant, nous sommes invisibles en tant que collectif. Le secteur des arts visuels a beau être le 1er secteur artistique en France en termes de nombre d’auteurs, de revenus générés dans l’économie, et d’emplois, il n’est pas une industrie culturelle et n’a pas la capacité de lobbying d’une industrie culturelle. »

Ils en avaient ainsi appelé à prendre la mesure de la situation globale. (...)

La Loi Travail, mais également dans le viseur, la Loi pour une République numérique, dénoncée tout autant côté éditeurs cette fois, que chez les artistes auteur.e.s. « Nous subissons actuellement une grave atteinte à nos droits d’auteurs dans la Loi pour une République Numérique (discutée en ce moment même !), et La loi création nous oublie carrément ! » Les mouvements sociaux initiés cette semaine devaient trouver leur paroxysme ce 1er mai, avec un cortège global.

République, devenue le lieu de Livres en luttes

Au cours du déploiement, nous avons eu l’occasion de retrouver Place de la République, les nouvelles installations de #BiblioDebout, exposant des ouvrages à emporter. Une librairie associative « au service des militants » s’est également montée, Livres en luttes : vinyles, CD, quelques bandes dessinées s’y retrouvent, avec une prédominance de livres, essais ou romans, portant sur les luttes sociales, ou l’anticapitalisme. Le montant des ventes réalisées est par ailleurs reversé à des journaux indépendants : au cours de l’année, près de 12.000 € ont ainsi été distribués à L’Humanité, La Marseillaise, Patriote Côte d’Azur, Liberté Hebdo, La vie ouvrière et Charlie Hebdo. (...)

Le cortège parti de Bastille, et étrangement segmenté par les CRS, finira par arriver à Nation. Pourtant, sur le boulevard Diderot, le blocage organisé semblait ne jamais finir, sous les sifflets des manifestants qui hurlent « Tout le monde déteste la police » ou « cassez-vous ». Des jets de gaz ont fusé, et l’immobilisme pousse les manifestants à lever les mains en l’air comme pour assurer qu’ils viennent en paix. « Libérez la manif », poursuit-on, « On veut manifester ».

Entre 16 et 17.000 personnes pour la Préfecture, près de 84.000 en France, toujours selon le ministère de l’Intérieur. Pour la CGT, ils étaient plutôt 70.000 dans les seules rues de la capitale. Dans le prolongement de Nuit Debout, mouvement débuté fin mars, cette manifestation du 1er mai reflétait toutes les tensions accumulées, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. Et la fin de cette journée sur fond d’affrontements contre les forces de l’ordre n’apporte aucun apaisement.

En parallèle, notons qu’un appel soutenu par différentes personnalités politiques réclamant l’arrêt du recours aux flash-balls et les lanceurs de balles de défenses durant les manifestations est apparu ce 1er mai. Parmi les signataires, on retrouve les écrivains Annie Ernaux, Laurent Binet et Gérard Mordillat, ou encore l’essayiste Raphaël Glücksman.

À l’origine de cet appel, Jean-Luc Mélenchon (PG), Olivier Besancenot (NPA), David Cormand (EELV), Noël Mamère, ou Danielle Simonnet (PG). Suite aux incidents survenus cette semaine, lors de la manifestation du 28 avril, les signataires « en citoyens [demandent] à l’État de faire enfin droit à toutes les recommandations du Défenseur des droits, en parents, nous demandons l’interdiction de l’usage des LBD », rapporte l’AFP.

Cette manifestation du 1er mai a fini par crisalliser un ras-le-bol généralisé – comme un mal-être français. (...)