
Énorme vague de colère et d’émotion au Forum social mondial de Salvador, et dans tout le Brésil, à la suite de l’assassinat de la jeune femme noire, brillante et très active conseillère municipale de gauche à Rio. (...)
Au FSM, le PSOL avait prévu une table ronde sur l’avenir de la gauche au Brésil, animée par Guilherme Boulos, meneur du fort Mouvement national des sans-toits, et récemment adoubé par le parti comme candidat à la présidentielle brésilienne en octobre prochain, en tandem avec Sônia Guajajara, très charismatique leader indigène. « Nous n’aurons de cesse que soient identifiés les tueurs, et surtout les commanditaires ! », ont-ils lancé avant de s’envoler pour participer à une grande marche de protestation à Rio.
Le débat s’est transformé spontanément en un puissant hommage et en appel à la mobilisation. « Marielle, nous n’allons pas nous taire, et serons des millions ! », lance une des multiples pancartes bricolées à la hâte dans la nuit. Leninha se dresse : « Demain, c’est peut-être moi qui ne me réveillerai pas ! » C’est un flot continu de dénonciations portées par l’écœurement et la révolte. « Marielle, il n’y aura pas une seule minute de silence. Criez, hurlez avec moi ! » (...)
C’est un Brésil au bord de la fracture sociale et raciale qui frémit de fureur après la « mise à mort » de Marielle, et alors que le pays vit depuis un an et demi une régression sociale sans précédent suite au « coup d’État » institutionnel qui a démis la présidente Dilma Rousseff (PT) en août 2016, au profit de Michel Temer (droite).