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Attac33 Le Ptitgrain n°460
Marquer son territoire !
jean-Luc Gasnier
Article mis en ligne le 16 mai 2018
dernière modification le 15 mai 2018

Je suis le président des États-Unis d’Amérique, je suis le plus fort militairement, je suis le plus fort économiquement, donc j’impose ma loi. Le langage de Donald Trump est facilement décodable, aisément compréhensible : c’est le langage du mâle dominant qui marque son territoire. Il ne lève pas la patte pour couvrir de son odeur les milieux qu’il fréquente mais c’est tout comme, il tient à marquer de son empreinte la politique des USA et s’emploie à défaire toutes les lois, tous les traités, tous les accords signés par son prédécesseur. Avec Donald Trump, seul compte le rapport de force. Le président américain semble incapable d’empathie, le respect de l’autre ne va pas de soi ! Pour s’imposer sur la scène internationale il recourt facilement à l’intimidation et à des procédés humiliants, Emmanuel Macron a pu en faire la triste expérience lors de sa dernière visite aux USA.

Pour Donald Trump, un bon accord ne peut être qu’un accord négocié et signé par lui-même. Après la dénonciation des accords de Paris sur le climat, la rupture de l’accord sur le nucléaire iranien était annoncée, elle s’inscrit dans la même logique.

Au Proche-Orient, où les intérêts économiques et militaires des USA sont étroitement imbriqués à ceux d’Israël, la politique belliqueuse et criminelle de Netanyahu est automatiquement celle de Trump. Et les considérations pétrolières font le reste. . . Le tandem infernal USA-Israël impose son agenda et sa politique, rendant impossible l’accession du peuple palestinien à un état indépendant. La région est une chasse gardée, les résolutions de l’ONU restent lettre morte. Le transfert de l’ambassade des USA en Israël de Tel Aviv à Jérusalem est destiné, là aussi, à marquer un territoire.

Pour Donald Trump un accord international ne vaut d’ailleurs que s’il sert les intérêts américains et notamment, pour ce qui concerne le Proche-Orient, ceux du lobby de l’armement particulièrement actif. Le commerce des armes, si florissant dans la région, repose sur des bases solides qu’il convient de pérenniser. La violation permanente des droits des palestiniens par Israël entretient la haine et nourrit le fanatisme. Pour les entreprises du secteur, le Moyen-Orient, et tout particulièrement les monarchies du golfe, constitue un débouché en peine expansion, les USA y détiennent 33% du marché(lire ici)

Les industriels de l’armement qui tiendront leur salon Eurosatory à Villepinte au mois de juin prochain peuvent se réjouir : leurs perspectives de développement sont excellentes !

Confronté à Donad Trump, les dirigeants politiques occidentaux, Emmanuel Macron en tête, adoptent un comportement d’évitement, de fuite. Ils ne forment pas un bloc suffisamment homogène pour résister efficacement. Ils laissent donc la place, abandonnent le territoire au mâle dominant, et privilégient une solidarité « libérale » de bas étage.

Donald Trump reste donc malgré tout « l’ami américain » et, dans ces conditions, pousse jusqu’au bout la logique d’un capitalisme conquérant et guerrier en renouant pleinement avec la diplomatie de la canonnière, si prisée des USA.

C’est lui le chef, c’est lui qui détient les clés. C’est lui qui conduit la voiture du « monde libre » et qui nous menace tous de la sortie de route.