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Michel Onfray critique la presse à la serpe
Article mis en ligne le 15 décembre 2017
dernière modification le 14 décembre 2017

On connaissait Michel Onfray comme philosophe adulé par les médias, ardent et dérisoire défenseur d’un Finkielkraut pseudo-victime d’un crachat nocturne et imaginaire, mais on ne le connaissait pas, ou peu, comme philosophe des médias. Un petit article titré « Propaganda » dans un livre collectif [1] vient, hélas, combler cette lacune.

Selon le "philosophe", « la presse n’est pas libre, ne l’a jamais été, ne le sera jamais. Elle est subjective, idéologique, de parti-pris. Elle défend une ligne qui est le Bien, puis elle attaque tout ce qui n’est pas cette ligne et le transforme en Mal. » Plus loin, il ajoute : « Il existe une presse qui abat les cartes et fait savoir qu’elle est militante » – catégorie qu’il illustre en citant Présent et Rivarol, ou encore L’Humanité et Politis – et une autre presse « qui ajoute la dissimulation au parti-pris » – il s’agit de la presse dominante, libérale et pro-européenne, dont on peut supposer que Le Monde est l’archétype.

Singulière conception de la liberté de la presse. Nous pensions naïvement que cette notion très problématique, qui se subsume entièrement sous celles de liberté d’opinion et d’expression garantissait justement l’expression de toutes les formes de subjectivité, de parti-pris, et d’idéologie – pour peu qu’elles ne portent pas atteinte à d’autres droits fondamentaux. Avec Michel Onfray, c’est l’inverse : la liberté de la presse est entravée par la diversité et la partialité des opinions qui s’y expriment ! Comprenne qui pourra. (...)

Bref, Michel Onfray écrit n’importe quoi. Sur un sujet qu’il ne connaît visiblement pas, le "philosophe" aurait pu s’avancer avec un peu plus de précautions, plutôt que chercher à frapper les esprits avec des formules aussi creuses que définitives. Mais lui-même se prend-il au sérieux ? On peut en douter. En effet, son mépris affiché pour la presse ne l’empêche pas d’y exprimer, à haute dose, sa « subjectivité » philosophique (...)