Pour apprendre une langue, il faut la pratiquer. L’association Français langue d’accueil organise des rencontres entre réfugiés et Français bénévoles, pour parler et se découvrir.
De loin, on dirait une simple bande d’amis. Ils discutent, s’amusent, se chamaillent… Mais il suffit de tendre un peu l’oreille pour comprendre. Chaque lundi, ces réfugiés, sans-papiers ou demandeurs d’asile de l’association Français langue d’accueil, retrouvent des Français bénévoles à la REcyclerie, un écocafé du 18e arrondissement de Paris. Un moment convivial pour apprendre le français en dehors des salles de classe, et créer du lien social.
Comme toutes les semaines depuis près de deux ans, le petit groupe se retrouve. (...)
beaucoup de personnes reviennent régulièrement aux ateliers. Le cadre facilite la prise de contact. Chacun apprend à connaître l’autre et déconstruit ses préjugés. (....)
Ici, on apprend tous les uns des autres. Les réfugiés partagent aussi leur expérience, traduisent des mots dans leur langue d’origine. Le principe fondateur, c’est le partage.
En parallèle, l’association donne des cours de français. Mais ces discussions sont surtout l’occasion pour les participants de mettre en pratique ce qu’ils ont appris, de découvrir de nouveaux mots, de nouvelles expressions. Entre eux, les réfugiés s’expriment souvent en anglais ou dans leur langue d’origine, mais ici, ils n’ont pas le choix. « Forcément, ils progressent plus vite au contact de francophones », remarque Carel, en service civique à Français langue d’accueil. Toutes les semaines, pendant deux heures, ils oublient aussi leur quotidien difficile et libèrent leur parole. Le dialogue s’établit simplement, et les différences ne sont plus une barrière. (...)
Les ateliers de conversation sont un véritable moteur
D’autres fois, les sujets sont plus sérieux. « On parle aussi de religion, des problèmes dans notre pays, de la difficulté d’avoir des papiers en France », explique Parwiz. Pour ce jeune Afghan, les ateliers de conversation sont un véritable moteur. En plus de ses progrès en français, il se sent mieux intégré. « Quand je suis arrivé, je n’avais pas d’amis ici. C’est grâce aux ateliers que je les ai rencontrés. Ils m’aident quand j’ai une question ou un problème. » (...)