
#Migrations | Face au discours d' Emmanuel Macron sur #JoséphineBaker sur la France accueillante, la réalité d’aujourd’hui est une politique restrictive et inhumaine qui accumule les morts et les violences publiques. https://t.co/ySAljILn41
— LDH France (@LDH_Fr) December 2, 2021
Les chassés-croisés d’Emmanuel Macron sur l’immigration
Si, sur le fond, le président de la République n’a pas tant varié depuis son élection, le discours public a présenté deux visages au gré des événements.
Le symbole est parlant : Joséphine Baker, une femme noire, française d’origine américaine, dévouée à sa patrie et en même temps à la fraternité universelle, symbolisée par sa « tribu arc-en-ciel » de douze enfants adoptifs venus du monde entier. En intronisant l’ancienne résistante au Panthéon, mardi 30 novembre, Emmanuel Macron a salué un modèle d’humanisme. Sa cause « était l’égalité de tous, avant l’identité de chacun, l’hospitalité pour toutes les différences », a souligné le président de la République, qui a célébré, à travers cette icône des Années folles, l’ouverture à l’autre et à l’étranger. « Ma France, c’est Joséphine », a-t-il conclu.
Cette posture tourne le dos au « repli » (disent les macronistes) incarné par certains de ses futurs adversaires à l’élection présidentielle de 2022, à commencer par Marine Le Pen et Eric Zemmour. Pendant que le polémiste d’extrême droite officialisait sa candidature en promettant de ne pas laisser « coloniser » la France, des représentants de SOS Racisme et de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) – inlassables combattants de l’ancien chroniqueur, jusque devant les tribunaux – étaient présents au Panthéon.
Emmanuel Macron, pour autant, ne bénéficie pas d’un blanc-seing au sujet de l’immigration et de l’accueil des étrangers. Depuis cinq ans, son message apparaît même brouillé. (...)
Le 26 octobre, il n’a eu que quelques centaines de mètres à parcourir depuis l’Elysée pour s’en rendre compte. Ce soir-là, le chef de l’Etat est l’invité d’un dîner de bienfaisance réunissant, au Cercle de l’Union interalliée, des dirigeants d’associations caritatives protestantes. Se mêlent des responsables religieux et de grands noms du capitalisme français, comme Louis Schweitzer ou des membres de la famille Schlumberger. Le sort des réfugiés de Calais (Pas-de-Calais) est abordé, tout comme la place à accorder à la migration dans le récit national. Le président de la Fédération protestante de France, François Clavairoly, rappelle notamment « l’exigence du droit d’asile » et regrette que « l’accueil soit nié par des discours de haine ».
Emmanuel Macron, pour sa part, assume de prôner une politique restrictive. C’est ce que l’opinion publique attend de lui, croit-il, au risque de favoriser la droitisation des débats. (...)
"...une large majorité de ceux qui arrivent en demandant l’asile ne sont pas éligibles à l’asile », répond le chef de l’Etat, selon des propos rapportés par l’Agence France-Presse.