
Un homme pousse la porte du bureau de l’association intervenant dans un centre de rétention, quelque part en France. Ce n’est pas pour lui qu’il vient. Il raconte (*) :
« J’ai été arrêté à Calais dans un camion. Les policiers ont emmené les adultes au poste de police et ont laissé partir les enfants. J’ai été séparé de mon jeune frère. Il a 12 ans, il ne connaît personne à la « jungle », il n’a pas de téléphone, je suis inquiet pour lui. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ? »
Les associations calaisiennes reçoivent régulièrement des messages de ce genre, transmis par les associations s’occupant du soutien juridique dans les centres de rétention partout en France, où on disperse les exilés arrêtés à Calais. Les policiers séparent au faciès les adultes d’avec les mineurs, embarquent les premiers et relâchent les seconds pour ne pas s’embêter avec les procédures. Et les jeunes se retrouvent seuls.
Ces messages se multiplient avec les rafles devenues quotidiennes depuis la visite du ministre de l’intérieur à Calais la semaine dernière (...)