
Le pouvoir présidentiel n’est pas celui qu’on croit
...Il est grand temps que le Président cesse de s’éparpiller. Il n’a pas mandat de bouleverser les structures de l’Etat, flanquer l’organisation du pouvoir judiciaire sens dessus dessous, et passer une main protectrice dans le dos de ses collègues, mais celui d’être un représentant au-dessus des partis, digne et serein, qui n’outrepasse ni son mandat ni les bonnes manières. Le Chef de Gare n’a pas mission de conduire la locomotive et le postier n’a pas à lire et corriger le courrier qu’il timbre, l’un a mission de s’assurer que les trains, et, l’autre la correspondance, partent à l’heure pour arriver sans encombre à destination.
Le chauffeur du taxi n’a pas à décider de l’adresse où déposer son client. Le Président n’a pas le pouvoir de réformer l’Etat, il n’a pas à décider de l’avenir de la France ou du pouvoir d’achat de ses compatriotes ! Ce rôle est dévolu au Gouvernement et au Parlement. La Constitution le veut ainsi. Le Président doit s’y soumettre ou se démettre....
...Le rôle du Président est celui d’arbitrer entre les pouvoirs et, en cas de mauvais fonctionnement des institutions, de rétablir la normalité en recourant à l’article 16. Enfin, il dispose du droit de grâce et, dans certaines conditions, peut aussi dissoudre l’Assemblée nationale. Ni plus ni moins ! C’est déjà beaucoup.
Si les Présidents croient qu’ils sont élus pour gouverner avec les pleins pouvoirs : ils se trompent de République, de Pays ou de croyance. Mais il n’est pas certain qu’ils soient de bonne foi quand ils le prétendent....