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le Monde
Montagne d’or en Guyane : l’ONU « somme » la France d’écouter les populations autochtones
Article mis en ligne le 13 janvier 2019

L’affaire de la Montagne d’or était déjà lourde de polémiques, voilà qu’un nouvel acteur s’immisce dans le dossier de cette future mine industrielle dans la forêt de Guyane. L’Organisation des Nations unies (ONU), par le biais de son Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, « somme » la France soit de reprendre son processus de consultation afin d’écouter les populations autochtones sur ce sujet, soit de suspendre ce projet gigantesque.

Dans un communiqué rendu public jeudi 10 janvier, le Comité défend vigoureusement les droits des peuples amérindiens de l’Ouest guyanais. Or, eux qui sont « les premiers concernés » par les souhaits d’extraction d’or du consortium des multinationales Nordgold (Russie) et Colombus Gold (Canada), ont vu leur opposition être « totalement ignorée » jusqu’à présent.

Le principe d’une « alerte rapide » adressée au gouvernement français a été décidé le 14 décembre 2018. Elle est censée prévenir lorsqu’une situation risque de tourner au conflit. Elle prend en fait une forme assez pressante, puisqu’il est demandé aux pouvoirs publics de formuler leur réponse d’ici au 8 avril. Il s’agit surtout d’une procédure inédite pour la France. (...)

Ce genre d’infractions est malheureusement courant en Amérique du Sud et en Asie, mais c’est la première fois que Paris est rappelé à l’ordre pour un manque de respect des droits autochtones. Il y a eu un précédent avec une affaire d’extraction d’uranium au Niger, mais cela concernait Areva, pas la puissance publique. »

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Un homme en particulier est à l’origine de la requête qui a abouti à cette « alerte rapide ». « Je m’appelle Alexandre Sommer-Schaechtele. J’appartiens à la nation Kali’na Tileuyu, l’une des six nations autochtones de Guyane française (…) Je souhaiterais m’exprimer au nom de l’Organisation des nations autochtones de Guyane sur l’ordre du jour concernant le consentement préalable libre et éclairé... »

C’est ainsi que, venu de Guyane bénéficier d’une formation à la protection des droits humains à Genève, Alexandre Sommer-Schaechtele en a profité pour se saisir d’un mécanisme onusien rare, mais qui pourrait attirer l’attention internationale sur cette embarrassante Montagne d’or. Tout en rappelant les dégâts causés actuellement par l’orpaillage clandestin et les sociétés minières, la pollution des fleuves, de la faune et de la flore par le mercure, qui contaminent les villageois vivant dans la forêt. (...)