
La révolte des Indignés ne faiblit pas. Pour Thomas Coutrot, économiste et coprésident d’Attac, ce mouvement est appelé à durer, car il « touche des ressorts profonds dans la conscience des citoyens du monde entier ». Ce n’est pas un simple mouvement social. Il exprime l’aspiration à une démocratie réelle, c’est-à-dire le pouvoir du peuple et pas des oligarchies, la lutte contre la privatisation de l’État par la finance mais aussi par la classe politique. Sur nos places publiques s’inventent aujourd’hui de nouvelles pratiques et un nouvel âge de la démocratie.
La révolte des Indignés ne faiblit pas. Pour Thomas Coutrot, économiste et coprésident d’Attac, ce mouvement est appelé à durer, car il « touche des ressorts profonds dans la conscience des citoyens du monde entier ». Ce n’est pas un simple mouvement social. Il exprime l’aspiration à une démocratie réelle, c’est-à-dire le pouvoir du peuple et pas des oligarchies, la lutte contre la privatisation de l’État par la finance mais aussi par la classe politique. Sur nos places publiques s’inventent aujourd’hui de nouvelles pratiques et un nouvel âge de la démocratie.
(...) La raison en est simple : la crise actuelle met à nu les mécanismes de confiscation du pouvoir et des richesses construits depuis trente ans par le néolibéralisme sous couvert de formes politiques démocratiques. (...)
La participation directe des citoyens, le tirage au sort des titulaires de charges politiques pour éviter la confiscation du pouvoir par sa professionnalisation, qui étaient jusqu’en 1789 unanimement associés à l’idée originelle de démocratie [1], sont devenus des aberrations incompréhensibles pour des « Modernes » tout occupés à accumuler le capital et les jouissances matérielles. Le capitalisme parlementaire, ce deuxième âge de la démocratie, a largement dépouillé celle-ci de son contenu égalitaire et subversif.
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Face à l’effondrement de ce monde confisqué par des élites qui montrent chaque jour davantage leur irresponsabilité, l’exigence qui monte chez les citoyens est celle d’imposer une démocratie réelle, c’est-à-dire le pouvoir du peuple et pas des oligarchies.
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Les aspirations des Indignés ne peuvent se concrétiser que par l’introduction de réformes politiques fondamentales, qui abolissent la privatisation de l’État non seulement par la finance mais par la classe politique elle-même. L’impulsion pour imposer ces réformes ne peut naître que de la rue, mais leur concrétisation suppose une révolution institutionnelle. Les places publiques sont aujourd’hui les laboratoires où les citoyens-chercheurs construisent des pratiques radicalement démocratiques pour éviter la confiscation représentative : tirage au sort des animateurs d’AG ou des orateurs parmi des volontaires, rotation systématique des charges fonctionnelles, construction d’une pensée collective par l’écoute active et le refus de la dictature de l’urgence, préservation d’une structure horizontale d’organisation…
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