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l’Humanité
Mumia Abu-Jamal revendique son droit à la vie devant la justice fédérale
Article mis en ligne le 22 décembre 2015

Vendredi 18 décembre, depuis sa prison, c’est par skype, face à une salle pleine à craquer de ses soutiens (plus d’une centaine) qu’il a pu s’entretenir avec le juge Mariani et répondre à ses questions en ces termes : « Le 2 Avril, je venais de passer trois jours à l’hôpital en soins intensifs, après avoir frôlé la mort, et de retour à l’infirmerie de la prison de SCI Mahanoy, j’étais incapable de marcher. Je ne pouvais pas lever les bras, j’étais trop faible pour tenir debout. Je n’avais reçu aucun traitement contre l’hépatite C responsable de mon coma diabétique, des lésions de ma peau, de problèmes hépatiques et du risque permanent de voir d’autres organes vitaux atteints »

Le témoignage de Mumia a pris fin avec cette question posée par l’un de ses avocats : « Accepteriez-vous un traitement contre l’hépatite C ? ». Réponse de Mumia : « Oui car avec ce traitement je peux vivre, sans ce traitement je peux mourir ».

Auparavant, l’avocate de l’administration pénitentiaire avait demandé le report de l’audience au prétexte que la défense de Mumia n’avait pas expressément fait mention de l’hépatite C dans ses recours devant la justice de Pennsylvanie. Après un débat qui dura la matinée et une suspension de séance, le juge rejeta la demande de l’administration en précisant « qu’il eut été impossible pour Mr Abu-Jamal de faire référence à l’hépatite C dans ces recours puisque cette maladie n’avait alors pas été diagnostiquée (2) et qu’il ne savait donc pas qu’elle était la cause de la dégradation de son état de santé ». Le juge ajoutant « voilà une analyse des plus invraisemblables de ce qui est requis pour qu’un détenu puisse déposer un recours et faire valoir son droit à un traitement approprié », et concluant « Dès mai dernier, la prison disposait de tous les informations médicales quant à la solution à apporter aux problèmes de Mr Abu-Jamal ».

L’après-midi, les avocats de Mumia ont longuement plaidé l’urgence de traitement dont devait bénéficier leur client en raison de son état de santé et de la gravité de la maladie dont il était atteint, s’appuyant sur les dispositions constitutionnelles et légales non respectées par l’administration pénitentiaire. (...)