(...) Vassílis, natif et habitant d’un village situé au pied de la montagne du Pinde (faisant partie de l’arc montagneux qui part des Alpes, se prolonge dans les Alpes dinariques, les monts Sar puis se poursuit dans le Parnasse), a donc pris la grande décision. Sans travail, il a déniché une annonce attirante et prometteuse. Vivre et travailler à la ferme... et en Nouvelle Zélande. Le salaire annoncé l’élèverait à l’équivalant de 1.500 euros de notre monnaie politiquement incorrecte, et Vassílis a toutefois énormément hésité.
Ses proches et ses amis ont enfin cotisé pour lui couvrir les frais de “l’apodémie” (le départ économique vers l’étranger), et voilà que Vassílis a tenté sa première chance exotique auprès d’autres moutons que ceux, nombreux déjà de sa Thessalie natale.
Vassílis, s’est rendu rapidement compte que les moutons de l’hémisphère Sud ont plutôt le poil très épais ! Déjà sur place, son salaire réellement existant ne dépassait guère les 500 euros par mois, ensuite, les fermes néozélandaises s’étendent sur une superficie mesurant pratiquement cent fois les parcelles thessaliennes ; labeur alors interminable, réveil à quatre heures du matin et surtout, plus de dix heures de travail au quotidien pour alors une rétribution jugée ridicule.
Notre “apodème” a pu tenir ainsi quatre gros mois. Après avoir lancé un appel au secours thessalien, ses mêmes proches et amis, se sont de nouveau cotisés pour lui offrir cette fois-ci, le billet retour, depuis la grande île des moutons et de l’altérité. Cependant, il depuis devenu, à la fois le héros et l’aventurier de l’arche jamais retrouvée pour son village, tout le monde en parle, tout monde en rit et tout le monde en est finalement bien fier.
Des histoires comme celle-là, sortent désormais du fait accompli relevant de l’inédit apporté par la crise, tant l’émigration redevient-elle à la mode dans ces contrées. Sauf que la mésaventure de Vassílis en fait désormais réfléchir plus d’un au village. (...)