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Le Blog de Adrien Quatennens
Ne cédons rien à Macron et son monde !
Article mis en ligne le 30 août 2017

J’écris ces quelques mots dans le train entre Marseille et Lille. Après des vacances courtes mais néanmoins efficaces, ces « Amfis d’été » de La France Insoumise sous le soleil de Marseille ont été marquées par une incroyable énergie ! J’avais été témoin du fait qu’après la séquence présidentielle-législatives (c’est-à-dire après 18 mois de campagne ininterrompue), les insoumis-e-s avaient connu un certain vertige à l’idée que la campagne se termine. Pour dire vrai, à part nos corps qui avaient accumulé la fatigue, personne n’avait envie que cela s’arrête !

Deux mois plus tard et après une pause nécessaire, l’énergie est intacte, débordante. Elle grandit même. Le nombre d’inscrits (plus de 3 000) a été renforcé par le nombre de celles et ceux qui accouraient sur place pour s’inscrire directement. Alliant un grand espace de stands et lieux conviviaux pour échanger et faire connaissance, des dizaines d’ateliers pratiques, de conférences, de tables rondes, des projections de films en plein air dans Marseille, la participation à des mobilisations locales, une soirée festive à laquelle nous nous sommes rendus avec une mise en jambe pour les prochaines manifestations qui s’est avérée être une véritable démonstration dans les rues de Marseille et comme points culminant, la conférence de Rafael Correa, Président de la République de l’Equateur de 2007 à 2017 et le grand final avec le discours de Jean-Luc Mélenchon sur les hauteurs du quartier de Vieux Panier, au total, ces « Amfis d’été » sont d’abord et avant tout le fruit du travail de plus de 300 bénévoles. Qu’ils soient ici une nouvelle fois remercié-e-s !

En cette rentrée, ces « Amfis d’été » mettent l’accent sur le puissant contraste entre la morosité qui s’est accaparée bien vite d’un pouvoir qui la mérite, la même morosité qui se constate dans les allées des universités d’été des formations politiques que la dernière séquence électorale a durablement balayées et l’enthousiasme débordant d’espoir et d’envie qui réside chez le plus d’un demi million d’insoumis-e-s !

Les très nombreux journalistes présents n’ont pas pu retenir leurs mots pour comparer des choses qui, incontestablement, ne sont plus comparables. (...)

Je fais, comme c’est le cas de mes collègues, ce que j’ai à faire avec passion, coeur, sérieux et détermination. J’accomplis, à ma manière, la tâche qui m’a été confiée, et je ne me laisse pas distraire par ce qui pourrait nous écarter de la trajectoire qui est la nôtre. Car disons les choses franchement : Une fois élus, par excès d’auto-satisfaction et de triomphalisme, certains s’installent, pour ne pas dire s’encroutent. Notre état d’esprit ne nous ne le permet d’aucune façon. Nous savons que tous les actes politiques que nous posons ne constituent qu’une succession d’étapes intermédiaires jusqu’à la réalisation de notre objectif ultime qui demeurera jusqu’au bout la prise de pouvoir dans ce pays. Pas le pouvoir pour le pouvoir, non ! Le pouvoir pour mettre en oeuvre l’Avenir en Commun. (...)

l’assurance progresse dans le pays que le diagnostic que nous posons et les solutions que nous préconisons sont les plus raisonnables parce qu’elles répondent véritablement à l’urgence de la situation.

La France Insoumise, objet politique non référençable et c’est tant mieux !

Petit conseil (ce n’est pas tous les jours) aux observateurs et commentateurs qui veulent bien parler de La France Insoumise : Pour que vous vous approchiez du réel, il s’agit de ne pas commettre l’erreur de tenter d’enfermer La France Insoumise dans un vieux référentiel politique. En effet, La France Insoumise est une construction qui ne ressemble et qui, vraisemblablement, ne ressemblera à aucune autre. Pour bien comprendre cet objet politique, il est donc nécessaire de s’émanciper des vieux cadres que l’on avait pour références depuis les dernières décennies ! Nous ne faisons pas un nouveau parti politique ni un nouveau cartel de partis politiques. Nous avons acquis de notre expérience récente la certitude que, si l’utilité des partis politiques est certaine, ces formats étaient dorénavant inefficaces s’il s’agit de permettre au Peuple tout entier de pouvoir s’en emparer le moment venu pour être le recours à l’impasse démocratique, sociale et écologique des libéraux de tous poils et de leur monde. Il n’y a pas de contradiction à être membre d’un parti politique d’une part et à participer d’autre part à La France Insoumise. Mais que l’on attende pas de nous que nous mettions les doigts dans les tambouilles et autres tentatives de refondation des astres morts. Notre objectif n’est pas de « rassembler la gauche » mais de « fédérer le Peuple ». Nous ne nous occupons pas des étiquettes. Nous rassemblons autour d’un contenu et par l’action.

La France Insoumise est un « label » qui rassemble des engagements très divers. (...)

L’action au service du programme, c’est cela qui nous fédère. À La France Insoumise, on ne gagne pas ses gallons autrement que par l’action et la réalisation de tâches. Parmi elles, il y a par l’exemple l’animation des groupes d’appui, structure de base du mouvement. Les groupes d’appui sont une force de frappe considérable. Il y en a plus de 4 000 ! Il s’agit de petits groupes (jusqu’à 10 personnes environ) qui organisent l’action sur un secteur géographique délimité (...)

Il y a aussi l’animation des livrets programmatiques qui, mis bout-à-bout, constituent un véritable conseil scientifique du mouvement en ébullition permanente. Il y a toujours de la place pour faire. L’Assemblée Représentative que nous aurons d’ici à la fin de l’année devra nous permettre d’améliorer encore les capacités de la plateforme Internet, le confort et l’autonomie pour la prise d’initiatives et d’actions afin de mener les campagnes. Mais d’ores et déjà et sur la base des nombreuses discussions que j’ai pu avoir avec les uns et les autres pendant ces « Amfis d’été » comme au sein de l’espace politique qui réunit des dirigeant-e-s d’organisations, de partis et de revues qui participent à La France Insoumise, c’est tournés vers l’action et l’extérieur que nous voyons la suite. Nous devons aussi penser les groupes d’appui comme étant au service des citoyen-ne-s des quartiers sur lesquels ils opèrent. Partout où cela est possible, nous devons être des facilitateurs de l’auto-organisation du Peuple. Les citoyens ont moins à renouer avec la politique que la politique n’a à renouer avec eux. (...)

Nous devons, dans le même temps, être l’opposition frontale à ce gouvernement, qui signifie à Macron et son monde que nous ne leur céderons pas un pouce de terrain pour mener leur projet profondément antisocial et être, dans le même temps, toujours prêts à être le recours dont les français-e-s s’empareront inéluctablement le moment venu face aux impasses du modèle libéral qui se perpétue depuis trop longtemps.

Macron, déjà le début de la fin ?

En l’espace de quelques mois, Macron a entamé une pente glissante sur laquelle nous pouvons régulièrement ajouter un peu de savon. (...)

Contrairement à ce qui se dit, cela n’est pas le fait d’un problème de communication, de pédagogie ou que sais-je de ce domaine de considérations. Emmanuel Macron est d’ailleurs le champion des artifices de communication, il faut bien lui reconnaître ce talent. Sa campagne électorale en a été une démonstration sans précédent. Mais Macron est une illusion d’optique. Il est jeune, accompagné de sa cohorte de la « société civile », certes. Mais, comme je le disais lors de ma première prise de parole dans l’hémicycle à l’Assemblée Nationale : « Le casting a changé, les costumes aussi, mais le scénario demeure inlassablement le même. » (...)

En d’autres termes, Macron n’est que le ravalement de façade de l’éternelle boutique libérale. Ce ravalement de façade était nécessaire tant ces politiques ont fait la démonstration de leur inefficacité et tant les français-e-s en avaient soupé ! (...)

Ce qui explique la déroute de Macron et pourquoi elle est durable, c’est qu’apparait plus vite que prévu l’absolue continuité idéologique, au moins avec les deux quinquennats précédents. Finalement, quel que soit l’étiquetage politique, qu’est-ce qui distingue sur le fond un Sarkozy d’un Hollande ou d’un Macron ? Ces trois spécimens partagent un socle idéologique compris entre 70% et 80%. Bien sûr, il faut feindre de s’opposer frontalement pour mieux se passer les plats ! Mais en gros, les trois adhérent avec enthousiasme à l’ordre irrationnel imposé par Bruxelles, à la politique de l’offre, du productivisme, du tout marché et de la concurrence libre et non faussée. Les mêmes politiques et donc les mêmes effets. (...)

Il y a urgence à se mobiliser pour signifier à Macron ce que nous avons véritablement voulu exprimer lors de la présidentielle par nos bulletins de vote ou notre abstention. En tant que mouvement politique, nous nous gardons bien de commenter les stratégies syndicales. J’attends la publication du contenu des ordonnances et les réactions des syndicats pour me faire une opinion plus précise sur le sujet. De tradition, lorsque les syndicats appellent à la mobilisation sur des revendications que nous portons, nous appelons au renfort, derrière eux. C’est ce que nous faisons absolument et sans réserve pour la journée d’action du 12 Septembre. Notre mouvement, lui, dans son rôle, est davantage capable de mobiliser le week-end et nous affirmons que la manière dont le travail est organisée dans le pays n’intéresse pas simplement les salariés mais le Peuple tout entier. La marche du 23 Septembre à Paris est donc une initiative de La France Insoumise. C’est sa contribution à la mobilisation nécessaire contre le coup de force de Macron. Mais ce n’est pas la marche « de » La France Insoumise. Chacun viendra comme il l’entend, avec ou sans banderole et drapeau et de la couleur qu’il voudra bien. L’essentiel est ailleurs. L’essentiel, c’est d’indiquer le plus fort possible à Macron et son monde que nous savons l’inefficacité de ces politiques qui sèment la souffrance et ne profitent qu’aux mêmes, que nous savons que ce pays est riche, qu’il peut porter une parole forte et se positionner aux avant poste d’une contre société qu’il s’agirait de bâtir non parce que cela nous ferait plaisir mais parce que nous sommes mis au pied du mûr. Que Macron, son monde et ses ministres qui trinquent avec le MEDEF en cette rentrée en soient donc avertis : Parce que nous croyons profondément qu’ils appliquent un remède qui aggrave le mal, nous ne leur céderons rien. Que chacun, au poste qui est le sien, prenne part à ce rapport de force essentiel !