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Néolibéralisme, géopolitique et dictature de la tactique
Article mis en ligne le 19 novembre 2015
dernière modification le 12 novembre 2015

Aors que la gauche de la gauche s’épuise d’une part dans le choix entre deux impasses – le plan A de l’Union européenne sociale ou le plan B de sortie de l’euro demain matin à 8 h 30 (voir http://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/zone-euro-le-plan-c-entre-dans-le-debat/7396901) – et d’autre part dans des stratégies électorales à géométrie variable toutes contradictoires entre elles suivants les régions, le mouvement réformateur néolibéral sait que le capitalisme ne peut survivre que grâce à une dynamique d’augmentation constante des politiques d’austérité et que tout altercapitalisme néo-keynésien est une chimère. C’est sa seule boussole stratégique. Voilà pourquoi il fonctionne selon le principe de la dictature de la tactique pour se maintenir. Cela explique le manque de cohérence, notamment géopolitique, de notre pays.

La guerre de Libye, lancée officiellement contre un des dictateurs de la planète (mais pas pire que d’autres dictateurs africains ou moyen-orientaux « amis de la France ») pour permettre aux firmes multinationales liées à l’impérialisme américano-européen de prendre le contrôle du pétrole libyen, a déstabilisé le pays et permis qu’il soit mis en coupe réglée par l’extrême droite djihadiste. Puis, cet impérialisme a engagé un processus d’alliance contre nature pour prendre le contrôle de la Syrie, en organisant notamment une alliance entre la branche syrienne d’Al-Qaida et la fantomatique armée syrienne libre dont tous les financements et les formations se sont retrouvés aux mains du front Al-Nostra, dépendant d’Al-Qaida. La France n’est plus en fait qu’un pion de cette tactique pilotée par les États-Unis.

Cet impérialisme a même laissé, dans un premier temps, le « trio ami » (la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar) former et financer ce qui est devenu Daesh pour élargir le front anti-Assad. Aujourd’hui Daesh fonctionne de façon plus autonome grâce au trafic des antiquités, au contrôle territorial d’une partie de la Syrie et de l’Irak et notamment de l’agriculture, des champs pétrolifères et du phosphate. Pour l’instant, c’est toujours le « trio ami » de l’impérialisme américano-européen aidé par la Jordanie qui permet les transferts bancaires, les achats industriels pétroliers, le raffinage, le tout à des prix « super-discount » (on parle d’achats à moitié prix), ce qui concourt à la baisse du prix du pétrole au niveau mondial.

Face à l’épouvantail djihadiste à l’origine de cette tactique, un nouvel élément de dictature de la tactique est apparu, à savoir l’obligation de la rééquilibrer en passant un accord avec l’extrême droite intégriste chiite (Iran, Irak) alliée d’Assad et soutenue par la Russie. Dans cet alliance géo-tactique, la France, pour prix de son alignement, a eu le droit de vendre du matériel et des avions militaires à deux pays du « trio ami ». Quant à l’impérialisme russe, il lui permet de conserver une présence forte en Méditerranée avec, outre la base navale de Sébastopol en Crimée, celle de Tartous en Syrie. (...)