
Selon des sources provenant de l’intérieur de Wikileaks, l’organisation aurait choisi de décliner la publication de 68 Go de données sensibles pour le gouvernement russe. Dans des discussions internes, les membres auraient témoigné du choix de se concentrer sur Hillary Clinton en 2016.
À l’été 2016, Wikileaks bouleversait la campagne présidentielle américaine avec un dump historique : les mails du DNC, le comité central démocrate, étaient étalés sur la place publique.
Aujourd’hui, cette fuite soulève des questions politiques et l’ombre du Kremlin continue de planer sur la publication. (...)
Lorsque l’information est proposée à l’organisation, WikiLeaks explique que ce sont des documents déjà publics. En réalité, seul un fragment des 68 Go en question a déjà été dévoilé par la presse, notamment la BBC, en 2014. À cette époque, la fuite révèle des opérations militaires secrètes en Ukraine et contient a minima moitié moins d’informations que celle qui sera proposée en 2016 à Assange.
La source de cette fuite a contacté FP pour expliquer l’intérêt, selon elle, qu’aurait pu avoir cette sortie pour WikiLeaks en 2016. Elle écrit « Nous avons envoyé plusieurs fuites à WikiLeaks, notamment le hack russe. Cela aurait permis d’exposer des activités russes et montré que l’organisation n’était pas contrôlée par les services secrets russes. » Sûre d’être reprise par l’organisation, cette source ne comprend jamais vraiment l’excuse de Julian Assange. Le dump sera finalement publié sans l’aide de WikiLeaks, dans une relative indifférence générale. (...)
Cette même source propose de nouveau un dump à l’organisation plus tard dans l’année 2016. Elle reçoit cette fois-ci une réponse assez déroutante et l’organisation refuse encore ses données : « Il y a-t-il un lien avec les élections ? Nous ne faisons rien tant que l’élection [présidentielle américaine] n’est pas passée, à moins que cela soit rapide à traiter ou lié à l’élection. Nous n’avons pas les ressources. » WikiLeaks finit par avouer à sa source que toutes les fuites non liées à la présidentielle sont « diversionaires ».
Ce discours vient contredire les principes exprimés courant 2010 de WikiLeaks qui s’est toujours félicité de ne pas avoir de cibles particulières lors de son activisme. (...)