
Deux jours après avoir perdu le contrôle du Sénat, le président français a dû affronter la vindicte des enseignants du public et du privé. Le quotidien suisse 24 Heures espérait que cela l’inciterait à un peu d’humilité. Il n’en a rien été.
Il n’a pas pu s’en empêcher. En réponse à la claque historique de dimanche [25 septembre] aux élections sénatoriales et à l’étonnante union sacrée, hier [27 septembre], entre les enseignants des écoles publiques et privées contre sa politique scolaire, le président Nicolas Sarkozy n’a rien trouvé de mieux que de sombrer, une fois de plus, dans la provocation. Au moment où les profs de la "laïque" et de la "catho" défilaient ensemble dans les villes de son pays, le président français a pris à témoin, contre les enseignants, les ouvriers d’une usine en Picardie : "Mon devoir est d’abord de penser aux ouvriers et aux cadres qui se sont lancés dans la compétition internationale (...). Les fonctionnaires ont un travail difficile, mais ont un statut qui les protège. Vous, vous êtes exposés." (...)
Au moment où le monde tangue, ce n’est pas le moment d’embrigader les ouvriers contre les profs. Au lieu de l’unité qu’un véritable chef de l’Etat devrait proposer, il attise la chicaya, fomente la dispute, ourdit la mésentente. Par ses feux de bouche, Sarkozy nous montre qu’il est désormais candidat et ressort ses recettes pimentées de 2007. Mais, depuis, bien des choses ont changé. Et l’ancien candidat est devenu le premier président de droite à perdre le Sénat et à mobiliser contre lui l’école des laïcards et celle des jésuites. Cela inciterait à l’humilité. Un mot intraduisible en sarkozien.
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