
L’ancien Président de la République et membre du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy, a été mis en examen hier pour abus de faiblesse par les 3 juges d’instruction en charge de l’affaire Bettencourt, après une demi-journée de confrontations avec le personnel de cette dernière. Les faits remontent à 2007, avant et après son élection à la Présidence de la République. La question de la légalité du financement de sa campagne électorale est donc posée.
Ce n’est malheureusement pas la première fois en France qu’un ancien Président de la République est mis en examen. Anticor avait été partie prenante des suites de la première mise en examen d’un Président de la République : Jacques Chirac, définitivement condamné en décembre 2011. A l’heure actuelle, Nicolas Sarkozy, lui, bénéficie de la présomption d’innocence. Il va par ailleurs demander à la Chambre de l’Instruction d’annuler sa mise en examen dans les mois qui viennent. (...)
La question cruciale du statut pénal du chef de l’État se retrouve donc à nouveau sous les feux de l’actualité, mais aussi l’ensemble des mesures de prévention à prendre au plus tôt et avec la plus grande fermeté – contrairement à la tiédeur des projets gouvernementaux – en matière d’éthique de la vie publique.
Anticor avait hésité à se porter partie civile dans cette affaire Woerth-Bettencourt, à une époque où il semblait que la Justice était nettement freinée et où cette affaire risquait d’être étouffée. Mais une fois dépaysée, sous l’impulsion du Juge Jean-Michel Gentil, l’information judiciaire a semblé pouvoir se déployer en toute indépendance et notre intervention ne nous a plus semblé nécessaire, contrairement à d’autres affaires comme celle des sondages de l’Elysée qui serait restée lettre morte si nous ne nous étions pas portés partie civile. (...)
Madame Boutin (...) en indiquant qu’entre les mises en examen cette semaine de Jérôme Cahuzac et de Nicolas Sarkozy, elle pensait qu’il y avait actuellement une opération de déstabilisation de notre pays…
Ne s’agirait-il pas plutôt d’une opération de restabilisation de notre pays, dont les citoyens se réapproprient leur République, en exigeant la garantie que leurs représentants soient enfin à l’image de cette République irréprochable, que les uns et les autres leur ont promis en abusant de leur confiance ?