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le Monde
Notre-Dame-des-Landes : les positions de Macron, Philippe et Hulot
Article mis en ligne le 19 mai 2017

Le premier ministre a annoncé, jeudi, la nomination d’un médiateur pour « éclairer » le gouvernement sur le projet controversé d’aéroport.

(...)
A quoi s’est engagé M. Macron ?

L’annonce de M. Philippe donne corps à la promesse d’une médiation faite par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Après avoir affirmé, en avril 2017, sur le plateau de « L’Emission politique », sur France 2, que « l’aéroport se fera[it] », le candidat s’était ensuite montré beaucoup moins catégorique. (...)

Le candidat d’En marche ! avait dit qu’il fallait « calmer le jeu » mais aussi « regarder en parallèle » un réaménagement de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique.

Que devra faire le médiateur ?

« Il y aura un médiateur qui va permettre de mettre l’ensemble des choses sur la table, d’étudier l’ensemble des options, et ensuite nous prendrons une décision qui sera assumée, qui sera claire », a déclaré Edouard Philippe, jeudi sur France Inter.
Le médiateur devra notamment étudier la possibilité d’optimiser les infrastructures aéroportuaires existantes qui ne sont pas saturées.
Mais ce travail a déjà été fait : l’ancienne ministre de l’environnement, Ségolène Royal, défavorable au projet de nouvel aéroport, avait missionné trois inspecteurs généraux des ponts, des eaux et des forêts, mandatés le 13 janvier 2016 pour remettre à plat le dossier et étudier des alternatives au projet de Notre-Dame-des-Landes.
Dans un rapport très complet de plus d’une centaine de pages, rendu public le 5 avril 2016, ils avaient retenu deux possibilités : agrandir l’actuelle plate-forme aéroportuaire de Nantes-Atlantique ou garder le site de Notre-Dame-des-Landes pour le nouvel aéroport, mais en en diminuant la surface et, de fait, l’impact environnemental.
Sans préconiser l’abandon, ils avaient par conséquent rejeté le projet alors défendu par le premier ministre et le chef de l’Etat, le jugeant « surdimensionné ». Le gouvernement de Manuel Valls n’en a pas tenu compte.

Quelle est la position de Nicolas Hulot sur ce dossier ?

L’arrivée de Nicolas Hulot peut-elle changer la donne ? Les écologistes veulent y croire. Jeudi, sur France Inter, le directeur du WWF France, Pascal Canfin, a jugé impensable la poursuite du projet. « Vous n’imaginez pas une seconde qu’avec Nicolas Hulot entré au gouvernement, Notre-Dame-des-Landes puisse se faire », a dit l’ancien ministre délégué au développement. (...)

après la consultation locale organisée par François Hollande le 26 juin 2016, qui s’est conclue par l’approbation (à 55,17 %) des électeurs de la Loire-Atlantique du transfert de l’aéroport vers Notre-Dame-des-Landes, Nicolas Hulot avait changé de pied. S’il avait accueilli le résultat comme « une bien mauvaise nouvelle », l’opposant expliquait qu’il s’inclinait devant ce vote démocratique.
Invité pour sa première interview en tant que ministre de la transition écologique et solidaire, jeudi soir sur France 2, il a déclaré : « On va sortir de la confrontation et on va rentrer dans la consultation et la coopération, sur ce sujet et sur beaucoup d’autres. » « Ma conviction, c’est qu’on n’a pas étudié toutes les alternatives. Je pense que la meilleure démonstration pour apaiser, c’est que par rapport aux contraintes, aux visions, des uns et des autres, il y a probablement une autre option qui permettra de satisfaire les intérêts des uns et des autres », a-t-il dit, ouvrant la voie à une solution de remplacement.

Et que dit le premier ministre ?

En octobre 2016, l’actuel premier ministre, Edouard Philippe, jugeait quant à lui « terrible le délitement du mécanisme de décision dans une démocratie » et lançait au gouvernement :

« Il faut y aller ! »

Jeudi, pour justifier ce nouveau délai sur ce dossier, le chef du gouvernement a évoqué « un sujet extraordinairement compliqué sur lequel aujourd’hui nous ne sommes pas en mesure de prendre un choix éclairé ». Le chef du gouvernement a aussi promis une médiation avant une décision « claire » et « assumée ». (...)