
Une avancée : François Hollande a écrit pour dire que l’exploitation des terres devait continuer jusqu’à la fin des procédures juridiques.
Bien sûr, ce n’est pas ce que demandent les grévistes de la faim : ils demandent l’arrêt des expropriations/expulsions jusqu’au résultats des différents recours (six à ce jour) devant le Conseil d’Etat, la Cour Européenne des droits de l’Homme)..., et non pas le droit de faire paître les vaches quelques mois de plus, après qu’ils auraient été expropriés/expulsés.
C’est pourtant une avancée parce que c’est la première fois qu’est reconnue l’existence de recours par Ayrault, Hollande... qui jusqu’ici faisaient semblant de croire que tous les recours avaient été épuisés, avec sans doute, pour eux, et bien qu’ils ne l’avoueront jamais, la crainte que ces recours -non suspensifs- donnent raison aux opposants. (...)
énorme manifestation paysanne (plus de deux cent tracteurs venus apporter leur soutien), ainsi que des cyclistes et citoyens : moins que le 24 mars (un samedi), bien sûr mais tout de même très importante.
L’émotion était palpable quand nous avons vu ces files interminables de tracteurs envahir le centre ville ; forte intervention de Marcel, au nom du comité de soutien des grévistes, expliquant le tsunami de la réception des avis d’expropriation (et offre de rachat par Vinci) : affirmation qu’ils n’ont jamais eu l’intention de vendre... de leur volonté de vivre et travailler sur cette terre... du fait qu’ils seraient jetés avec un chèque, hors de leurs champs, leur stabulation, leur troupeau, leur maison.
Cyrill parle du Comité de soutien, des gens qu’il mobilise, pour assurer la sécurité des grévistes, des bêtes (une quinzaine de génisses sont venues ce jour s’ajouter aux moutons d’Ouessant et à leurs agneaux). (...)
19 heures
Voici tout soudain une invasion de CRS, accompagnés de bétaillères, pour extirper du square la quinzaine de paisibles génisses, soigneusement entourées par une clôture électrique, gardées... mais qui font, parait-il, courir un grave danger à la population nantaise... Réaction immédiate des présents... tel tous azimuts pour prévenir la presse...
Les discussions s’engagent avec les chefs : il faut réembarquer les génisses, sinon un vétérinaire est sur place pour les piquer, les endormir et les transporter couchées... vers une quelconque fourrière... Finalement, contraints et forcés, les propriétaires du troupeau acceptent de les embarquer dans leur propre bétaillère... Mais qu’ils sont soudain devenus maladroits... l’embarquement des génisses s’étire, dès qu’elles semblent prêtes à embarquer, en voilà toujours plusieurs qui s’échappent...
Grand moment ou les flics ne savent plus si c’est lard, cochon... ou génisses...
Encore du temps passé, pour le foin, l’eau... et mille choses...
Après des demi-heures d’effort, les génisses repartent avec des bleus (gageons que leur périple sera long avant leur étable, et qu’elles vont promener les flics un petit moment...)
Ces derniers repartent sous les huées.