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Protéger les journalistes rémunéré.e.s à la pige, quoi qu’il en coûte
Article mis en ligne le 13 avril 2020
dernière modification le 12 avril 2020

Nous publions ci-dessous un communiqué initié par les syndicats représentatifs de journalistes, co-signé par de nombreux collectifs et associations de journalistes et pigistes. (Acrimed)

« Aucune Française, aucun Français ne sera laissé sans ressources. […] Nous serons au rendez-vous pour que (…) l’ensemble des travailleuses et des travailleurs puisse avoir cette sécurité en termes de pouvoir d’achat, de continuité de leur vie. »

Lors de son discours à la Nation le 16 mars, le Président de la République s’est posé en défenseur des plus précaires et en soutien à tous les salariés de ce pays. Tout semble devenir compliqué quand il s’agit des journalistes rémunéré.e.s à la pige. La notion de solidarité cède finalement le pas au lobbying patronal. Pourtant, plus d’un.e journaliste sur trois en France travaille à la pige.

Le ministère de la Culture travaille sur un décret d’application à paraître ces prochains jours, qui concernera notamment les règles d’indemnisation des journalistes rémunéré.e.s à la pige. Ces dernier.e.s sont essentiel.le.s dans la production d’une information de qualité, au moment où le public doit faire le tri parmi les « fausses nouvelles » ou « Fake news ». Or, selon une étude récente de la Scam, la moitié des salarié.e.s non-permanents gagne moins de 20 000 euros par an auprès de plusieurs employeurs.

Certaines entreprises de presse ont déjà fait savoir qu’elles leur appliqueraient le même dispositif de chômage partiel que pour les journalistes mensualisé.e.s. D’autres sont dans l’attente d’un décret. D’autres encore ont d’ores et déjà fait part de leur refus d’inclure les journalistes rémunéré.e.s à la pige ou ont défini des conditions qui excluent une grande partie d’entre eux dans leurs demandes de chômage partiel. Les journalistes pigistes sont pourtant parmi les premier.e.s à avoir vu leurs revenus baisser, à cause d’annulations ou de baisses de commandes, situation qui risque de durer. Personne ne doit être laissé sur le bord du chemin.

Les éditeurs de presse opèrent en ce moment une forte pression sur les ministères du Travail et de la Culture pour s’exonérer de leurs obligations d’employeurs envers les journalistes les plus précaires, et ne pas définir de critères prenant en compte les spécificités du travail à la pige. (...)

Les organisations syndicales représentatives de journalistes SNJ – SNJ-CGT – CFDT- Journalistes et SGJ-FO en appellent au ministre de la Culture et à la responsabilité collective des éditeurs de presse pour que chaque journaliste pigiste soit indemnisé selon les mêmes critères que chaque journaliste mensualisé.e. Il ne peut y avoir d’inégalité de traitement entre salariés relevant du même statut, de la même convention collective. (...)

si l’administration devait céder aux employeurs, les organisations syndicales représentatives de journalistes SNJ – SNJ-CGT – CFDT- Journalistes et SGJ-FO se réservent la possibilité d’attaquer toutes les demandes de chômage partiel qui excluront les pigistes. Avec leurs délégués et élus dans les entreprises, elles en appelleront à la mobilisation de tous les salarié.e.s, permanent.e.s comme pigistes, pour faire respecter les droits de ces derniers.

Au moment où le monde entier se bat contre un virus, les journalistes rémunéré.e.s à la pige doivent bénéficier de la solidarité nationale, au même titre que d’autres secteurs d’activité et de la protection des entreprises qui les salarient. Quoi qu’il en coûte. (...)