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Siècle digital
Nous sommes influencés par l’IA bien plus que nous le pensons
Ludovic Louis Entrepreneur, blogger, marketer, écrivain
Article mis en ligne le 28 avril 2018
dernière modification le 26 avril 2018

Dans mes conférences je trace les traits du paysage numérique que nous utilisons tous les jours. Par exemple, je parle de Spotify et de ma consommation de musique. En effet, j’écoute environ 5 heures de musique par jour. Dans la salle, les plus de 35 ans sont surpris. Les plus jeunes trouvent rien de surprenant.

Aujourd’hui nous créons2,5 Eo(Exa-Octets)de data par jour. La prolifération de la data engendre un submergeant d’information. Nous sommes confrontés à ce tsunami de data qui se déverse sur les supports numériques que nous utilisons quotidiennement. De plus, la création de data est exponentielle. Ça tombe bien l’IA a deux points forts. D’une part, elle est scalable, elle s’adapte à cette augmentation vertigineuse de données. D’autre part, l’une des fonctionnalités de l’IA est de trier les informations.

L’IA est nécessaire pour trier les informations et nous montrer ce que l’on veut. (...)
On ne décide pas ce que l’on regarde
Souvent, les étudiants me demandent d’où je tire mes sources. Je lis beaucoup et je regarde tout autant des vidéos. Je ne me rappelle plus qui a dit : « YouTube est la plus grande université du monde ». Cette phrase, c’est ma réalité quotidienne. Il est légitime de se demander si YouTube permet vraiment d’apprendre des choses. C’est vrai, il y a une quantité de vidéo de chats, de memes, de bêtisiers, zappings, de contenus divertissants pour ainsi dire, noyant totalement le contenu informationnel. Pourtant oui, il est possible d’apprendre une multitude de chose(...)
L’esprit critique est nécessaire aujourd’hui
L’IA n’est pas sans biais car c’est l’Homme biaisé qui programme l’IA. Un peu comme un parent asocial qui inculquera l’impolitesse à son enfant. L’exemple du bot sexiste résume parfaitement ce problème. Les fakes news, des publicités avant le contenu d’un youtubeur sont les maux des algorithmes d’aujourd’hui.

J’attire votre attention sur le fait qu’aujourd’hui, il n’est plus possible (nous humain) de faire la distinction entre une voix humaine d’une voix synthétisée. Idem pour la vidéo qui s’approche de plus en plus d’une qualité HD. D’ailleurs un nouveau terme est créé : le deep-fake . Notre sens du doute doit être mis à contribution de manière systématique si nous ne voulons pas tomber dans le gobage d’information douteuse.

IA comme patron
YouTube est comme la télévision qui comporterait des centaines de millier de chaînes. À une autre différence près : nous ne choisissons pas ce que nous regardons. Puisqu’il y a beaucoup trop de contenus pour tout voir dans une vie là-aussi, alors l’algorithme trouve pour nous des suggestions de ce que nous pourrions aimer. (...)
La percée dans les Machine Learning a été la modélisation de notre cerveau, pas le monde
Nos propres cerveaux apprennent à faire des choses difficiles. Le RL est la forme artificielle qui se rapproche le plus du cerveau biologique. Nous savons que l’Homme et les animaux apprennent en jouant, il y a une forme de récompense dans notre cerveau. Pour être encore plus précis, le cerveau de l’Homme apprend lorsqu’il se trompe.
Une balle rebondit de telle manière, on change la texture de la balle, on lâche la balle. L’enfant spectateur prédit son rebondissement mais la balle se scratch par terre : l’enfant rigole. Il rigole car ce n’est pas en conformité avec sa prédiction. Par répétition/entraînement, il va apprendre que la hauteur et la matière influent sur le rebondissement.

L’IA ne rigole pas
Revenons au machine learning, certes l’IA ne rigole pas mais elle voit quand elle se trompe. En tout cas son algorithme permet de s’améliorer dans une tâche donnée. (...)
Finalement, il est concevable qu’un algorithme extérieur pourrait théoriquement me connaître bien mieux que je ne puis me connaître moi-même.

L’IA nous montre ou cache des infos sans qu’on le lui demande
L’IA est présente et nous manipule dans la vie de tous les jours. Nous nous en rendons même plus compte. Autres que les précédents exemples, la preuve la plus simple est la recherche sur Google.(...)
La combinaison de l’humain et de l’IA donne des résultats très puissants. Le placement publicitaire génère pas moins de 100 000 enchères par seconde !

(...)

GAFA is watching you
Tout de même, je me dis que l’IA de Google a une connaissance des gens ultra précise. Elle propose mon annonce, et quelqu’un clique et achète le produit. Cela signifie que l’IA savait que cette personne allait consommer ce produit/service. Elle le fait aussi bien qu’un vendeur de chaussure vous voit dans son magasin. En même temps, Google connait nos déplacements, nos habitudes et c’est grâce à toutes ces données que leur régie publicitaire est si efficace.

Nous allons régulièrement sur Facebook. Idem, il y a beaucoup trop de contenu pour tout voir dans une vie. C’est l’algorithme qui va « filtrer » quoi vous montrer en premier et en dernier (...)
Chacun de nos faits et gestes sont enregistrés, compilés, et analysés et cela de plus en plus précisément. Notre monde est phygital, nous vivons la compression de la réalité physique et de la réalité virtuelle. Les algorithmes nous mettent à disposition des produits et services en phase avec nos attentes. Nous gagnons donc du temps et les entreprises en efficacités. En revanche avec des outils IA, nous sommes capables de nous tromper nous-même. (...)
Finalement, notre comportement sur le digital est influencé par l’IA bien plus que nous le pensons. En Chine, avec les applications comme Alipay, leurs décisions sont notées, évaluées, segmentées à un niveau ultime. Hors de ce fait, sommes-nous influencés par l’IA ou influençons-nous l’IA pour qu’elle nous propose des suggestions personnalisées ?