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Nous sommes pour la présomption d’innocence, mais nous n’apportons pas notre soutien à Gérard Darmanin
Article mis en ligne le 29 juillet 2020

A l’initiative de Laurence Rossignol, Sénatrice de l’Oise, plus de 160 élu·e·s des Hauts de France signent cette tribune pour rappeler leur attachement à la présomption d’innocence, mais leur refus d’apporter leur soutien à l’actuel ministre de l’Intérieur. « Le soutien inconditionnel apporté à Gérald Darmanin par d’autres élu·e·s nuit à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et à l’image de notre région. »

Nous aussi sommes élu·e·s des Hauts-de-France, nous aussi sommes attaché·e·s à la présomption d’innocence, nous aussi pensons que la justice doit être rendue dans les tribunaux dans le cadre d’un procès équitable. Pour autant, nous considérons que le soutien inconditionnel apporté à Gérald Darmanin par d’autres élu·e·s nuit à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et à l’image de notre région.

Dans cette affaire, la présomption d’innocence porte sur la qualification pénale de faits qu’il reviendra aux juges d’apprécier. L’actuel ministre de l’Intérieur a été mis en cause à deux reprises par des femmes qui relatent des relations sexuelles obtenues par des promesses d’intervention à l’occasion de demandes formulées auprès de Monsieur Darmanin. À cette étape, et dans l’affaire toujours couverte par une enquête préliminaire, les relations sexuelles ne semblent pas contestées. Et comme souvent, dans ce type d’affaire, c’est sur le consentement de la plaignante que divergent les récits.

Quelle que soit la future qualification pénale des faits, nous considérons que la nomination de M. Darmanin comme ministre de l’Intérieur pose un problème déontologique, éthique et politique.

Non ! Il n’est pas acceptable qu’un homme puisse user de son pouvoir pour obtenir des relations sexuelles. On ne marchande pas, ni en faveurs sexuelles, ni en monnaies sonnantes et trébuchantes, ni en avantages en nature, l’aide que nous apportons à nos concitoyen·ne·s. Aucune ambiguïté n’est possible.

Non ! Les élu·e·s des Hauts-de-France ne tolèrent pas ce type de pratiques qui malheureusement ont pu exister et devraient avoir cessé.

Non ! Nous ne renonçons pas à encourager les femmes victimes de violences sexuelles ou sexistes, et elles sont nombreuses dans nos cinq départements, à dénoncer les auteurs, y compris lorsque ce sont des hommes puissants.

Les Hauts-de-France ne sont pas une région solidaire des hommes qui profitent des femmes. Nous sommes une région solidaire des femmes qui combattent pour leur dignité et qui nous trouveront toujours à leurs côtés.

Nous voulions que ce soit dit.