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Nouveaux OGM : les semenciers missionnés par la Commission européenne ?
Article mis en ligne le 19 juillet 2019
dernière modification le 18 juillet 2019

La Commission européenne sortante considère que le statut juridique de produits obtenus par plusieurs nouvelles techniques de modification génétique n’est toujours pas clair.

Une incertitude que l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne sur les techniques de mutagénèse de juillet 2018 n’aurait donc pas levé. De leur côté, les semenciers européens rapportent que la Commission leur a conseillé d’élaborer une proposition législative...

En 2008, la Commission européenne mettait officiellement sur la table de l’Union européenne le débat sur les nouvelles techniques de modification génétique. Un groupe d’experts était mis en place pour étudier le statut juridique de plusieurs nouvelles techniques de modification génétique [1]. Dix années plus tard (voir encadré ci-dessous), la Cour de justice européenne arrêtait que les techniques de mutagénèse donnent toutes des OGM car modifiant le génome d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou recombinaison naturelle, et précisait que seules celles ayant un historique d’utilisation sans risque donnent des OGM et sont exemptées des obligations que la directive européenne 2001/18 sur la dissémination des OGM impose.
La Commission veut prolonger le débat sur les nouveaux OGM

Mais pour la Commission européenne sortante, cette décision ne sonne pas la fin du débat. Selon nos informations, elle considère que le statut légal des produits issus d’autres nouvelles techniques de modification génétique (nommément la cisgénèse / intragenèse, la méthylation de l’ADN dépendante de l’ARN, l’amélioration inverse, l’agroinfiltration) n’a pas encore été clarifié.

Une position étonnante pour qui a suivi le travail de la Cour de justice de l’Union européenne. Cette dernière a en effet rappelé que l’intention du législateur européen avait été d’exempter des obligations imposées par la législation certains OGM parmi ceux obtenus par mutagénèse. Lesquels ? Seulement ceux traditionnellement utilisés pour diverses applications et donc, pour lesquels une absence de risque pouvait être observée depuis longtemps. (...)

interrogée par Inf’OGM, la Commission nous précise que M. Vinciunas a réaffirmé qu’il n’y aurait pas de proposition législative faite dans les prochains mois mais que des discussions devraient avoir lieu. Dans le cadre de ce débat à venir, il a encouragé les semenciers à s’engager nationalement dans ces discussions et les a questionnés sur les utilisations qui pourraient être faites des nouvelles techniques pour faire face « au changement climatique et à la pénurie alimentaire et gagner le soutien des consommateurs » tout comme sur ce qui pouvait être fait pour garantir des débouchés commerciaux à toutes les entreprises semencières en Europe. Également interrogés sur ce qu’ils pouvaient faire pour garantir la coexistence des modèles agricoles écologiques d’un côté et « biotech » de l’autre, les semenciers ont surtout entendu la Commission leur demander de « proposer des actions politiques qui répondent à vos besoins et celui continu d’assurer la sécurité et l’information des consommateurs ». (...)