Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
blogs de Mediapart
« Nuit Debout » et la Constitution
Article mis en ligne le 10 mai 2016

L’envie de débattre d’une nouvelle Constitution s’est exprimée dès les premières Nuits Debout. Un mois après, il reste difficile d’en cerner les résultats. L’appel de Frédéric Lordon à l’écrire semble être resté au stade d’une pétition de principe.

C’est bien lui pourtant qui, dés la 4° Nuit Debout le 3 avril a formulé l’idée : « Ecrivons la Constitution de la République sociale, exact contraire de la République bourgeoise ». S’est mise en place le 16 avril une commission « Citoyens constituants » avec pour objectif « l’organisation d’une nouvelle assemblée constituante tirée au sort dans un souci de représentativité, de légitimité et d’autonomie des citoyens » (*).

Elle se pose immédiatement trois questions : 1) Faut-il une Constitution « à dimension préambulaire » et si oui, faut-il adopter ou rejeter les préambules existants ? . 2) Faut-il « passer le texte en référendum officieux, par le biais d’une pétition » et si refus il y a, faut-il lancer une grève générale ou le « blocage des villes » ? . 3) Faut-il trouver un lieu spécifique pour en délibérer capable de contenir un millier de personnes, par exemple le grand amphi de la Sorbonne ?

Ces questions resteront sans suite, l’essentiel des onze réunions tenues entre le 16 et le 28 avril étant consacrées à la coordination de différentes autres commissions apparues sur la place de la République : « ateliers constituants », « cahiers de doléance », « jurys citoyens », « démocratie », et même « constitution ». La réalité, le nombre de participants, les traces de ces rassemblements restent énigmatiques. Leur prolifération témoigne à la fois de l’intérêt pour la question constitutionnelle mais aussi d’une réelle incapacité à savoir comment construire le débat. Des sujets sont bien apparus (par exemple : faut-il pondérer ou pas le tirage au sort ?) de même que l’envie de prendre l’avis de « spécialistes » (il sera fait mention d’une rencontre avec « Benjamin, entrepreneur en gestion de patrimoine, de Metz »). Mais il n’y aura pas de démarche vis-à-vis de commissions équivalentes à Toulouse et Grenoble où l’insistance mise sur la question constitutionnelle semble plus nette (voir l’article d’Emmanuel Riondé dans Mediapart).

Les Nuits Debout de ces deux villes ont lancé un appel identique où figure clairement la question : « Comment organiser un processus constituant populaire, faut-il aller vers la chute de la 5° République ? ». Et elles y apportent un début de réponse et un calendrier : « permettre une écriture directe d’une Constitution par les assemblées « Nuit Debout ». Tester ce processus local avant la fin de l’été, le mettre en place nationalement à l’automne ». (...)