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le Monde
OGM : qu’a fait l’Etat ?
Hervé Kempf 22 septembre 2012
Article mis en ligne le 23 septembre 2012

Shakespeare l’écrivait : "Les mauvaises nouvelles sont fatales à celui qui les apporte" (Antoine et Cléopâtre). Ainsi les critiques pleuvent-elles sur l’étude publiée par Gilles-Eric Séralini dans Food and Chemical Toxicology.

Si la méthode et les moyens s’en révèlent à l’examen faibles, erronés, ou biaisés, ses conclusions - le potentiel cancérigène d’une alimentation transgénique - en seront démenties. Il est essentiel et normal que cet examen se déroule avec rigueur. Mais ce n’est qu’un aspect du problème.

Une question essentielle est de savoir pourquoi un chercheur de qualité, employé dans une structure publique, a été obligé de chercher des fonds auprès de fondations privées pour pouvoir mener en catimini une étude d’un intérêt général. De savoir pourquoi, alors que les organismes génétiquement modifiés sont entrés dans le débat public depuis plus de quinze ans, suscitent une interrogation collective, entraînent des conséquences majeures en termes d’économie agricole, de savoir pourquoi, donc, les autorités publiques n’ont pas demandé à des chercheurs publics des études approfondies et neutres sur la nocivité des OGM.Le Centre national de la recherche scientifique, l’Institut national de la recherche agronomique sont-ils dénués à ce point de biologistes et d’expérimentateurs, qu’il faille toujours s’en remettre aux études pilotées par Monsanto, Syngenta, Pioneer, et dont les données restent secrètes, au nom du "secret industriel" ? (...)

Derrière les querelles scientifiques sur la nocivité de tel produit ou technologie se joue un drame qu’un Shakespeare pourrait mettre en scène : celui du rapport entre l’argent et la vérité.

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